Livres

Chère Ijeawele, ou un manifeste pour une éducation féministe, Chimamanda Ngozi Adichie

chere-ijeawele-ou-un-manifeste-pour-une-education-feministe_chimamanda-ngozi-adichiePourquoi ce livre ?

Ce tout petit livre m’a tapé dans l’œil, dans un présentoir à la caisse de la librairie où j’étais alors. Le titre et le nom de l’auteure ne m’ont pas fait hésiter longtemps…

De quoi ça parle ?

Chimamanda Ngozi Adichie répond sous la forme d’une lettre à une amie qui lui a demandé comment donner une éducation féministe à sa petite fille.

Mon avis

J’ai dévoré ce petit livre d’environ 70 pages : glissé dans mon sac le matin en partant travailler, je l’ai terminé le soir dans mon lit. C’est un texte efficace qui se lit d’une traite si possible. Découpé en quinze suggestions, il pointe du doigt les éléments essentiels à une éducation féministe, favorable à l’égalité homme-femme et à la liberté de penser et d’agir.

Je suis admiratrice de l’auteure : même si je me suis ennuyée à la lecture de Americanah, j’ai été touchée par son discours TED, « Nous sommes tous des féministes ». Elle porte un message d’égalité et de justice qui est très inspirant et positif, c’est pourquoi on entend beaucoup parler d’elle depuis quelques temps.

Ce petit essai sous forme de lettre est tout aussi inspirant : on a envie de l’offrir à tous les futurs parents, de le lire et le relire jusqu’à ce que tous ces conseils deviennent naturels… car il n’est pas évident de se défaire de son éducation et des « règles » sociales qui, encore aujourd’hui, font qu’on ne parle pas des femmes de la même manière que des hommes, qu’on ne les considère pas toujours à leur juste valeur et qu’on ne leur laisse pas la liberté de penser et de faire ce qu’elles veulent. Même si l’on est convaincu par l’importance du féminisme, on transmet malgré tout ce que l’on a appris à nos enfants, car cela est ancré en nous.

Je retiens surtout le pouvoir des mots : ce que l’on va dire à un enfant, les mots que l’on va utiliser vont conditionner sa façon de penser et de voir les autres. Non, un homme n’a pas fait la cuisine pour AIDER sa femme ; nommer correctement les choses, le corps, le sexe, dès le plus jeune âge, pour que cela soit normal ; éviter les mots qui induisent l’infériorité féminine, tel que « princesse » qui sous-entend qu’un prince viendra la sauver…

C’est une belle source d’inspiration ! Je vous recommande fortement ce petit ouvrage, à garder sur sa table de chevet pour le relire en cas de doute. Je vais l’offrir à tour de bras !

Livres

« Femme, réveille-toi ! », Olympe de Gouges

femme-reveille-toi_olympe-de-gougesPourquoi ce livre ?

J’ai décidé de suivre les recommandations de lecture du nouveau club de lecture « Une chambre à nous », mis en place par Cyrielle (Tête de Litote) et Opalyne le 1er février 2017.

Ce livre fait donc partie des deux premières lectures proposées. Je me suis laissée tenter par ce court essai Folio.

De quoi ça parle ?

Ce petit recueil rassemble divers textes d’Olympe de Gouges : sa fameuse Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, mais aussi des textes d’affiches, de brochures et des lettres ouvertes, défendant la cause des femmes, des Noirs, des pauvres et son droit à l’écriture et à la révolte.

Mon avis

Contemporaine de Louis XVI, Olympe de Gouges est aujourd’hui considérée comme une figure emblématique du féminisme. C’est pourquoi elle a toute sa place dans la sélection proposée par le club de lecture « Une chambre à nous ». Je n’avais jamais lu ses textes, c’était l’occasion !

A travers ses discours politiques très engagés, on perçoit une femme courageuse qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, et cela m’a plu. Elle défend bien évidemment la cause des femmes et rappelle que certaines libertés n’allaient pas de soi… le droit d’être jugée comme un homme et ne pas être coupable sans jugement, celui de travailler, celui de déclarer qui est le père de son enfant, celui de gérer son argent.

Elle défend aussi les Noirs et remet en cause l’esclavage. C’est très courageux à son époque, surtout en tant que femme !

Enfin, elle ne jure que par le Roi et attaque de front les Révolutionnaires, principalement les Jacobins et Robespierre. Ce sera la goutte de trop et cette lutte acharnée pour défendre la royauté va la mener à sa perte, puisqu’elle sera guillotinée en 1793.

Ce décalage entre la modernité de ses propos féministes et l’attachement au royalisme m’a étonnée : il me semblait difficile de défendre les deux points de vue sans se contredire, car la royauté n’a jamais été un emblème du féminisme selon moi.

Je dois dire que je ne me suis pas passionnée pour cet essai, malgré son grand intérêt et son rôle important. L’ensemble aurait mérité plus de notes de l’éditeur, ou un contexte plus développé. Maintenant, il faut que je creuse un peu plus le sujet pour me l’approprier et pour mieux comprendre Olympe de Gouges ! J’avais déjà lu la bande dessinée de Catel et Bocquet, peut-être qu’une relecture ou une biographie rédigée pourrait m’aider… Un conseil ?

Livres

Une girafe pour le roi, Gabriel Dardaud

une-girafe-pour-le-roi_gabriel-dardaudPourquoi ce livre ?

Il m’a été offert par ma tante à mon dernier anniversaire (je crois ?) et je n’avais pas pris le temps de me plonger dans ce récit. Jusqu’au mois dernier !

De quoi ça parle ?

Initialement publié en 1985, ce récit de Gabriel Dardaud raconte l’aventure de Zarafa, la première girafe de France, offerte en cadeau au roi Charles X par le pacha d’Egypte, en 1826.

Mon avis

Ceux qui me connaissent bien savent mon amour pour les girafes (et notre grand point commun). Ceux qui me connaissent très très bien savent que la dépouille de la première girafe de France se situe aujourd’hui encore au Musée d’Histoire Naturelle de La Rochelle ET que c’est justement ma ville d’origine et ma ville de cœur. Le signe du destin !

C’est pourquoi j’ai pris le temps de savourer cette lecture, qui m’a véritablement passionnée. Mis en lumière par Olivier Lebleu, « spécialiste » de Zarafa, ce récit met à la fois la girafe et Gabriel Dardaud en valeur. L’animal si paisible et si étrange se laisse raconter par un journaliste passionné, qui a le sens du détail. Le tout est ponctué par de magnifiques illustrations en noir et blanc.

Je me suis donc pris d’affection pour cette girafe, qui a traversé la France jusqu’à Paris après un voyage en bateau depuis l’Egypte, chouchoutée par toute une délégation dans le but d’arriver en pleine forme à la ménagerie du roi. Elle a inspiré des noms d’auberges, des expressions (« peigner la girafe » par exemple), des illustrations, des sculptures, mais aussi la mode parisienne ! Une véritable star que cette jolie bestiole !

Je vous conseille fortement la lecture de cet ouvrage, qui montre l’agitation provoquée par une simple girafe dans la France du 19e siècle. Fabuleux ! Le livre aussi est magnifique, que demander de mieux ?

Livres

Le charme discret de l’intestin, Giulia Enders

charme-discret-de-lintestin_giulia-endersPourquoi ce livre ?

Depuis sa sortie, je lorgnais avec envie sur ce bouquin. J’ai fini par craquer, évidemment !

De quoi ça parle ?

Ecrit par une jeune médecin, passionnée de gastroentérologie, cet ouvrage dévoile les secrets de l’intestin : ses formes, son rôle, ses techniques, ses microbes et bactéries… Le tout illustré avec humour.

Mon avis

Je suis heureuse d’avoir enfin lu ce best-seller que l’on voit encore en tête de gondole dans les librairies, et ce depuis de nombreux mois. Je comprends tout à fait son succès : ludique, amusant, franc, il raconte les déboires de notre intestin grêle et du gros intestin, sans prendre de pincettes. On parcourt l’intégralité du chemin des aliments que nous avalons, sur lequel on fait la rencontre de la bouche, de l’œsophage, de l’estomac… mais aussi des multiples et fascinantes bactéries hébergées en chacun de nous.

C’est le portrait d’une machine naturelle très sophistiquée, que l’on a tendance à oublier puisqu’elle est invisible. C’est aussi un centre nerveux très puissant, qui a le pouvoir de nous pourrir la vie si l’on ressent un mal-être, pour tirer la sonnette d’alarme.

Giulia Enders raconte les choses avec simplicité et passion. Sa sœur, Jill Enders, schématise parfois les explications en des dessins très enfantins et donc explicites. Le tout est agréable à lire ! J’ai préféré le début du bouquin, qui se cantonne plus au rôle de l’intestin, à ses rapports avec le reste du système digestif et qui démontre que cet endroit du corps capte tous les soucis du quotidien. La suite se concentre plutôt sur les bactéries, et c’était parfois un peu trop précis et scientifique pour moi. J’aurais finalement aimé que le côté « psycho » soit un peu plus approfondi.

Malgré tout, c’est un ouvrage utile et intéressant, qui met en lumière une part importante de nous, qui reste toujours dans l’ombre. Une belle façon d’apprendre à se connaître et à s’écouter un peu plus attentivement.

Livres

Du souffle dans les mots – 30 écrivains s’engagent pour le climat, Parlement sensible

du-souffle-dans-les-mots_parlement-sensiblePourquoi ce livre ?

Il faisait partie de mes cadeaux de Noël 2015, pardi ! Et puis entre deux romans, j’ai eu envie de non-fiction : c’était le moment.

De quoi ça parle ?

A l’occasion de la COP21, la Maison des écrivains et de la littérature a demandé à 31 écrivains d’écrire sur le changement climatique, sous la forme de discours. Ces discours ont été prononcés par les auteurs à l’Assemblée Nationale lors d’une journée exceptionnelle, le 14 novembre 2015. Un rassemblement qui s’intitule le Parlement sensible des écrivains et qui a pour but de pointer du doigt l’urgence à agir en faveur du climat (et de l’environnement plus généralement), tout cela de manière sensible et par la littérature. Ce livre est le recueil qui rassemble tous les discours prononcés ce jour-là !

Mon avis

Quel bel ouvrage ! Je suis (et j’espère que vous l’êtes tous et toutes) particulièrement intéressée par tout ce qui concerne le futur de notre planète. Je suis bien évidemment émue devant les désastreux effets que l’homme a provoqués, mais aussi scotchée par son incroyable manière d’ignorer les problèmes qui l’entourent…

C’est tout cela qui est abordé dans ce recueil, de façon très diversifiée. Certains auteurs s’appliquent à formuler des discours scientifiques, d’autres plus spontanés, d’autres alarmants, d’autres encourageants… J’ai beaucoup aimé cette variété de discours (dans tous les sens du terme !).

On prend ainsi conscience, si ce n’est déjà fait, de l’urgence de la situation : la neige sera bientôt chose rare (et c’est déjà le cas dans certains coins), rendez-vous compte !

Pas de culpabilisation dans ces lignes : on accable l’humain mais pas le lecteur. On a justement envie de se bouger, d’agir ! J’ai beaucoup aimé les mots d’Antoine de Baecque, ainsi que ceux de Jacques Gamblin, vifs et touchants.

Il faut avouer que certains textes sont difficiles à lire : on sent la plume d’auteurs très pointus, qui aiment jouer avec les mots et construire des phrases alambiquées. Peu importe ! On passe et l’on tombe une page plus loin sur un paragraphe ou un nouveau discours qui nous parle mieux, qui nous touche vraiment.

Entre philosophie, science et poésie, ce recueil saura combler les lecteurs qui manquent de conviction, mais aussi ceux déjà convaincus, qui attendent toutefois l’étincelle pour prendre part au combat.

Les auteurs

Antoine de Baecque
Pierre Bergounioux
Arno Bertina
Frédéric Boyer
Geneviève Brisac
Michel Butel
Nicole Caligaris
Bernard Chambaz
Eric Chevillard
Philippe Claudel
Erri De Luca
Michel Deguy
Agnès Desarthe
Maryline Desbiolles
Marie Desplechin
Suzanne Doppelt
François Emmanuel
Jacques Gamblin
Sylvie Granotier
Isabelle Jarry
Koffi Kwahulé
Gilles Lapouge
Hervé Le Tellier
Carole Martinez
Emmanuelle Pagano
Oliver Rohe
Olivia Rosenthal
Caroline Sagot Duvauroux
Boualem Sansal
Michel Surya
Cécile Wajsbrot
Conseil régional des jeunes d’Ile-de-France

Blabla

Mes livres de Noël 2015

Coucou !

Avant que l’on passe au mois de février, j’avais envie de vous présenter rapidement les livres que j’ai reçus à Noël. Ils sont nombreux ! De toutes les tailles, tous les styles, je suis comblée. C’est parti !

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Dans le cadre du Merry Christmas Swap organisé par Vu de mes lunettes, j’ai pu ouvrir le 25 décembre une petite enveloppe surprise envoyée par la chouette Alice, du blog Page 53. Nous devions recevoir un livre et une carte de Noël. J’étais ravie de recevoir cette jolie carte et ce livre que je ne connais pas du tout, La maîtresse des épices, de Chitra Banerjee Divakaruni. Je saurai quoi piocher quand j’aurai envie de voyage ! La demoiselle m’a fait la surprise d’ajouter quelques sachets de thé et d’infusion dans l’enveloppe. Merci !

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J’ai reçu quatre romans :

  • Le gang des dentiers fait sauter la banque, de Catharina Ingelman-Sundberg, qui m’a l’air bien foufou ;
  • L’oubli, d’Emma Healey, un thriller psychologique fait pour moi ;
  • Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows, que j’ai déjà lu mais qui sera sans doute relu quand l’envie me prendra ;
  • Le Livre des Baltimore, de Joël Dicker, que j’avais officiellement demandé, puisque j’avais adoré La Vérité sur l’Affaire Harry Québert du même auteur.

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On m’a aussi offert plusieurs bandes-dessinées :

  • Quartier lointain, de Jirô Taniguchi, aussi demandé en cadeau, car j’ai récemment eu un véritable coup de cœur avec Le journal de mon père ;
  • un joli coffret de la BD La petite mort, de Davy Mourier, rassemblant les trois tomes.

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J’ai reçu A la recherche du Père Noël de Thierry Dedieu, un joli album de Noël, magnifiquement dessiné.

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Mais aussi un livre de recettes : Le livre des potions, de Thibaud Villanova et Stéphanie Simbo. La suite du sublime Gastronogeek, qui présentait des plats issus des univers de l’imaginaire (de Star Wars à Harry Potter). Cette fois, il s’agit de boissons en tout genre (soupes, cocktail, smoothies… Bièraubeurre !). Je me lance dès qu’on est dans le futur appart’ !

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Ce n’est pas fini ! Un essai a rejoint ma pile à lire : Du souffle dans les mots, 30 écrivains s’engagent pour le climat, un recueil de textes que je vais picorer par ci par là. J’ai aussi reçu un dictionnaire français-anglais de l’univers d’Harry Potter, car la surprise du chef, c’est que je vais aller découvrir la pièce de théâtre « Harry Potter and the cursed child » à Londres en décembre, avec ma meilleure amie ! Grande folle ! Il va donc falloir que j’enrichisse mon vocabulaire Harrypotterien.

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Enfin, je ne résiste pas à l’envie de vous montrer les BD que mon amoureux a eu en cadeaux. On a décidé de les lire ensemble à haute voix, alors…

  • les trois premiers tomes de la saga Il était une fois en France de Fabien Nury et Sylvain Vallée, album d’Or 2011 à Angoulême ;
  • Petites coupures à Shioguni, de Florent Chavouet, Fauve Polar SNCF 2015.

Comme vous pouvez le voir, j’ai été gâtée gâtée gâtée ! J’ai aussi eu d’autres jolis cadeaux, des chocolats etc., mais on en restera aux bouquins par ici. Je suis vraiment très heureuse de tous ces livres et surtout de la variété de lectures que tout ça me promet ! Je vous en donnerai des nouvelles, bien sûr.

A très vite !

Livres

King Kong Théorie, Virginie Despentes

king-kong-theorie_virginie-despentesPourquoi ce livre ?

C’est après avoir visionné la vidéo de Sophie M sur King Kong Théorie que j’ai eu envie de découvrir ce petit bouquin et par la même occasion cette auteure féministe engagée.

De quoi ça parle ?

« J’écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n’ont pas envie d’être protecteurs, ceux qui voudraient l’être mais ne savent pas s’y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l’idéal de la femme blanche séduisante qu’on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu’il n’existe pas. »

Mon avis

Nous sommes d’accord : la couverture est hideuse et ne promet rien de très intéressant. Et pourtant ! Ne vous arrêtez pas à ce dessin et plongez-vous dans ce court essai de la célèbre Virginie Despentes. Car en 145 pages, l’auteure fait valdinguer tous les préjugés, les discours bien-pensants autour du viol, de la prostitution ou de la pornographie. Personnellement concernée par ces trois sujets, elle prouve avec des mots crus que tout n’est pas blanc ou noir.

Despentes s’adresse au lecteur – plutôt à la lectrice – comme elle le ferait à une bonne copine : le tutoiement, les mots bruts, parfois violents, les phrases très « orales » ponctuent les chapitres de cet ouvrage. Pas de long discours historique ou scientifique, à la manière d’un essai classique. J’ai aimé être prise par la main de cette façon, et que l’auteure me mette sous les yeux, de gré ou de force, des scènes du monde d’aujourd’hui qui ne sont pas toujours belles à voir ou à vivre.

Si vous n’avez pas peur des mots, que vous voulez enrichir votre réflexion à propos de ce qu’est le féminisme et ce pour quoi chacun doit lutter, ou si tout simplement vous êtes curieux comme moi, lancez-vous ! C’est un beau petit livre très simple à lire, et qui, malgré tout, fait travailler les méninges.

Livres

Nous sommes Charlie, collectif

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Pourquoi ce livre ?

Il y a quelques mois, peu de temps après l’attaque terroriste de janvier contre Charlie Hebdo, je me baladais en librairie avec une copine. Nous sommes tombées sur ce recueil de textes d’auteurs et de journalistes qui nous a interpellées : on s’est plus ou moins promis de se l’acheter, toutes les deux. Elle l’a fait quelques jours après, puis j’ai suivi.

De quoi ça parle ?

C’est un ensemble de textes écrits par 60 personnalités littéraires, qui abordent la question de la liberté d’expression et partagent leurs émotions et impressions vis-à-vis du terrorisme religieux.

Mon avis

Ce petit livre de 162 pages se lit doucement. Il est bien sûr nécessaire, intelligent et pose les bonnes questions : chaque  auteur s’applique à transmettre ce qui lui tient à cœur et nous touche. POUM ! Les larmes aux yeux me sont venues plus d’une fois, dans le métro, le matin ou le soir. Chaque mention à la marche du 11 janvier me remuait le creux du ventre, je m’y revoyais, touchée par cette foule immense, unie par la solidarité. Rien que de l’écrire ici, j’ai des frissons dans le dos.

Les textes sont plus ou moins longs, très différents : certains auteurs passent leur message par le poème, d’autres par la chronique politique ou humaniste, d’autres encore par des témoignages très personnels ou des déclarations d’amour aux disparus (celle de Caroline Fourest m’a tellement serré le cœur… argh !). C’est un petit livre à 5€ qui mérite d’être acheté, enrichissant et bon pour la santé ! Laissez-vous tenter.

Les auteurs signataires du recueil :

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Livres

Non c’est non, Petit manuel d’autodéfense…, Irène Zeilinger

non-cest-non_irene-zeilingerPourquoi ce livre ?

Il m’a été prêté par ma super copine C. du blog Le Cri du Bonsaï il y a bien longtemps. Ca y est, je l’ai enfin lu !

De quoi ça parle ?

Irène Zeilinger, formatrice d’autodéfense féministe, donne toutes les clefs pour apprendre à se défendre contre toute forme de violence ou d’agression : de l’invasion d’espace vital du métro à l’agression verbale, du harcèlement moral jusqu’à la violence physique, l’auteur prépare à l’autodéfense mentale, émotionnelle, verbale et physique.

Mon avis

Non c’est non est un essai utile. Un vrai de vrai, qui donne des solutions, rassure, épaule la lectrice, ne la regarde pas de haut comme un prof « qui sait tout ». C’est un livre qu’il faut lire, sans doute, d’abord pour prendre conscience que les femmes sont conditionnées dès leur plus jeune âge à la fragilité, à la faiblesse, et que cela fait que nous n’osons pas nous défendre. Ensuite pour savoir que faire, que dire, comment réagir si l’on se sent envahie, mal à l’aise, agressée, stressée par une situation.

L’auteur insiste plusieurs fois sur le fait qu’il faille compléter cette lecture par un cours d’autodéfense. Elle ne prétend donc pas faire de ses lectrices des samouraï ou des reines de la répartie. En revanche, elle donne de nombreux conseils : regarder les agresseurs potentiels ou les gros lourdingues dans les yeux sans sourire, se tenir droite, remplir l’espace au lieu de se recroqueviller dans un coin, marcher droit, ne pas se laisser bousculer sans rien dire, mettre l’envahisseur devant le fait accompli en lui mettant la honte, savoir où taper, pincer, mordre, étrangler si besoin… On sent que c’est une femme qu’il ne faut pas emmerder, et on l’admire pour cela !

Ce bouquin donne du courage, de la force, on se sent prête à batailler contre toute forme de violence (psychologique, émotionnelle, physique, sociale, sexuelle…). Ma pote C. et moi avons maintenant comme objectif de tenter un cours d’autodéfense. Comme elle me disait l’autre jour, il vaut mieux apprendre avant qu’il nous arrive un truc plutôt qu’après.

A mettre entre les mains de toutes les femmes ! Comme l’indique le titre complet, c’est un « petit manuel d’autodéfense à l’usage de toutes les femmes qui en ont marre de se faire emmerder sans rien dire ». Si cela vous parle, lancez-vous !

ZEILINGER Irène, Non c’est non, éditions Marabout, 2011 (édition originale en 2009), 318 pages

Livres

Merde à la déprime, Jacques Séguéla

merde-a-la-deprimePourquoi ce livre ?

Il s’agit du troisième livre imposé pour le Prix de la Critique Littéraire de Puteaux.

De quoi ça parle ?

Dans ce court essai, Jacques Séguéla donne sa recette miracle pour que nous, Français, arrêtions d’être grincheux et déprimés. Il liste donc les points positifs et invite ses lecteurs à prendre les choses en main, notamment en travaillant et en innovant.

Mon avis

La couverture, simple et amusante, appelle immédiatement à la lecture. Difficile de résister au smiley rouge qui nous promet une recette miracle pour retrouver le sourire en ces temps de crise. La longueur du livre, relativement courte, séduit aussi le lecteur, tout comme les chapitres aérés et la police de caractères grande et ronde. Le livre en main, on n’a qu’une hâte : le commencer.

Mais le contenu du bouquin, alors ? Va-t-on enfin apprendre à voir la vie en rose, nous, Français grognons et déprimés ? Après la dernière page, saura-t-on comment reprendre sa vie en main, mettre de côté les problèmes de tous les jours, les interrogations, les doutes ? Tout cela n’est pas évident… Séguéla, plein d’entrain, pointe du doigt tout ce qui va bien chez nous : le luxe se porte à merveille, on fabrique de beaux avions, on a de grandes écoles, notre pays est plein de touristes… Génial !

Pas d’argent pour une grande école, pas l’envie de faire de l’économie, de la publicité ou du commerce ? Adeptes de la littérature, des études artistiques, passionnés de sciences humaines, de psychologie ou d’histoire-géographie, changez de voie, voyons. Tout cela est inutile. Pensez argent et travail ! TRA-VAIL, on vous dit. Il n’y a que cela de vrai ! Travaillez beaucoup, tout le temps, faites fumer vos neurones pour faire décoller le PIB français, et vous retrouverez alors le moral et la joie de vivre. Le chômage ? Chers Français, vous n’avez qu’à inventer de magnifiques inventions, telles la fourchette-régime ou la balance connectée, merveilleusement utiles !

Séguéla voue donc un culte au travail et nous le fait savoir. Mais sait-il que le bonheur passe aussi – et surtout ! – par la vie familiale, les relations amicales, l’environnement, le savoir-vivre, le respect de l’autre, l’entraide ? Consacrer sa vie au travail est sans doute une source de joie pour certains, mais il est aussi source de stress pour beaucoup. L’auteur, en poussant à travailler et inventer des outils 100 % français, oublie le contexte : pour se lancer sereinement dans une aventure, il faut peut-être déjà avoir un logement digne de ce nom, de quoi se nourrir plus décemment, une aide sociale et sanitaire égale pour tous. Et surtout avoir l’envie !

Seul point positif : l’auteur met en avant le rôle des femmes et des jeunes. Il compte même sur eux pour redonner de l’espoir aux Français. De manière générale, Séguéla a donc le mérite de ne pas laisser indifférent. Il lance le débat : que faire pour retrouver le sourire ? Vaste question. Malgré son discours à sens unique, ce court ouvrage est plaisant à lire : il donne à réfléchir et c’est déjà une bonne chose.

SEGUELA Jacques, Merde à la déprime, éditions Jean-Claude Gawsewitch, 2013, 158 pages