Livres

Si c’est un homme, Primo Levi

si-cest-un-hommePourquoi ce livre ?

C’est l’autre jour, chez mes parents, que mon regard a croisé furtivement celui de ce grand classique. Avant d’aller prendre mon train, je lui ai fait un clin d’œil et l’ai caché au fond de ma valise, en lui promettant de le lire très vite. Je peux enfin affirmer avoir lu ce fameux bouquin !

De quoi ça parle ?

Si c’est un homme est le récit des horreurs vécues par Primo Levi à Auschwitz, là où il fut déporté à l’âge de 24 ans, de février 1944 à janvier 1945. Un an de tourments, de torture physique et morale, de perte totale d’espoir et d’envies.

Mon avis

Il est toujours bon de se rappeler qu’il y a 70 ans, un nombre incalculable de gens mourraient dans des camps d’extermination. Parmi ceux qui travaillaient, il y avait un jeune homme de mon âge, l’auteur de ce récit. Savoir cela m’a touchée dès le début de ma lecture. J’ai ensuite été emportée par la façon dont Primo Levi raconte son arrestation et sa déportation jusqu’en Pologne. Il n’emploie jamais de termes larmoyants et ne s’apitoie jamais sur son sort. C’est cela qui est étrange et incroyable dans ce livre hors-norme.Primo-Levi

Par la suite, l’année à Auschwitz est racontée à la manière d’une étude sociologique. L’auteur s’emploie à ne jamais tomber dans le pathos et livre presque froidement ce qu’il a pu voir ou entendre. La façon de lire change alors : on ne lit plus cela comme un récit mais comme un essai. C’est pourquoi mon rythme de lecture a ralenti : je dois l’avouer, cette manière d’écrire m’a parfois ennuyée. En revanche, j’ai lu avec passion le dernier chapitre, dédié aux dix derniers jours de calvaire de Levi et ses compagnons. Le camp, déserté par les Allemands, est abandonné sous la neige. Subsistent encore des hommes malades ou trop faibles, qui luttent pour survivre seuls. Levi reprend un style plus narratif et emmène le lecteur auprès des mourants, dans le froid glacial pour récupérer quelques pommes de terre, sous la couverture de son lit, près du poêle… On s’y croit mais l’on a du mal à l’imaginer.

Si c’est un homme est évidemment un livre à lire une fois dans sa vie, ne serait-ce que pour se souvenir et pour apprendre, encore et toujours, ce qu’il s’est produit. Cet ouvrage permet aussi de relativiser et de réfléchir à ce dont l’homme est capable par la haine. Un livre indispensable !

LEVI Primo, Si c’est un homme, éditions Pocket, 2012 (1958 pour la version originale), traduit de l’italien par Martine Schruoffeneger, 315 pages

3 réflexions au sujet de « Si c’est un homme, Primo Levi »

  1. J’ai lu ce livre il y a longtemps et j’ai gardé le souvenir d’une écriture assez déstabilisante. Primo Levi décrits les faits qu’il a vécu lui-même avec une objectivité qui perturbe et donne, je trouve, une force à ce qui est écrit. Comme tu l’écris, il n’y a pas de place pour le pathos ni la subjectivité, les réactions du lecteur ne sont pas guidées par celles de l’auteur. On ne lit pas un ressenti, mais un vécu. C’est vrai que c’est un livre qu’il faut avoir lu.

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