Il s’agit de la deuxième lecture imposée par le Prix de la Critique Littéraire de Puteaux.
De quoi ça parle ?
Le roman du mariage est une plongée dans les années 80 aux Etats-Unis, sur le campus de l’université de Brown. On y découvre trois étudiants : Madeleine, littéraire passionnée par Jane Austen ; Leonard, scientifique maniaco-dépressif ; et Mitchell, futur-théologien. Un triangle amoureux qui va accompagner leur passage à l’âge adulte.
Mon avis
Le roman du mariage a une faiblesse : il parvient difficilement à décoller. Lourdes de citations, de noms d’auteurs étudiés à l’université ou de professeurs émérites donnant des cours aux trois héros de l’histoire, les cent premières pages dressent un tableau plutôt figé du campus de Brown. Le choix de l’auteur, qui est de ne pas s’attarder au présent et de revenir sans cesse sur le passé des personnages, déroute au début. On aimerait que l’histoire se déroule à un rythme plus soutenu.
Pourtant, vient un moment où l’on s’attache à Madeleine et à ses deux soupirants, Mitchell et Leonard. Tous trois s’acharnent à devenir adultes, en concrétisant chacun des projets de vie. Ainsi, tout en luttant contre la psychose maniaco-dépressive qui le ronge, Leonard essaye tant bien que mal de se réaliser dans un laboratoire et dans les bras de Madeleine. Mitchell, fuyant celle qu’il aime, décide de parcourir l’Europe puis l’Inde, sans toutefois l’oublier. Madeleine, elle, devient la béquille aimante de Leonard. Ce triangle amoureux complique évidemment leurs progressions. Le doute est toujours présent dans leurs esprits : ont-ils fait les bons choix ? Que seraient-ils avec ou sans l’autre ? On se sent donc parfaitement impliqué dans l’histoire, en suivant l’évolution des trois héros.
Les Etats-Unis des années 80 ainsi que les campus américains et les idéaux de la jeunesse sont bien retranscrits dans ce roman. C’est une véritable plongée dans le passé que nous propose l’auteur, en décrivant brillamment l’ambiance des villes américaines. Cinématographique, Le roman du mariage est aussi très bien écrit. Parfaitement construit et détaillé, le style de Jeffrey Eugenides rend la lecture agréable et fluide. Même si elles sont parfois envahissantes, les nombreuses références à la littérature, à la médecine ou à la religion qui peuplent le livre donnent une crédibilité au récit et aux personnages. On a la sensation d’apprendre, tout en ayant plaisir à lire. Un duo gagnant qui permet de parcourir les 550 pages du roman sans jamais éprouver de regret ou d’amertume : oui, on a bien fait de se lancer dans ce pavé qui ne démarrait pas si bien que cela.
EUGENIDES Jeffrey, Le roman du mariage, éditions de l’Olivier, 2013, traduit par Olivier Deparis, 552 pages
Contente que tu aies apprécié Eugenides, un auteur que j’affectionne particulièrement. Par contre, je n’ai pas encore lu celui-ci.
Ah ! Quel autre roman d’Eugenides me conseilles-tu ?
Mon préféré est vraiment « Middlesex », mais j’ai aussi été absorbée par « Virgin Suicides »…
J’avais lu Virgin Suicides de l’auteur mais bcp de mal à accrocher à son style !
Et oui, tout le monde n’adhère pas au style de cet auteur. Pour moi ça a été une vraie découverte cette année !
Due to this blog I decided to write my own blog