Lady Hunt, Hélène Frappat
J’ai reçu ce roman dans le cadre des matchs de la Rentrée Littéraire 2013 organisés par Price Minister-Rakuten. Le site permettait aux blogueurs de recevoir un livre et de le chroniquer. Première inscription pour moi !
De quoi ça parle ?
Laura, agent immobilier à Paris, est hantée par un rêve, celui d’une grande maison sombre perdue dans la brume. Obsédée par la maladie de Huntington qui a frappé son père quand elle était jeune, elle a peur de voir en ce rêve le premier symptôme de la maladie, qui provoque des troubles cognitifs et moteurs chez ceux qui en sont atteints. Laura va donc enquêter sur l’histoire de sa famille et la signification de ce rêve mystérieux.
Mon avis
Lady Hunt est un roman pour le moins troublant : on vacille sans cesse entre rêve et réalité, imaginaire et faits réels. L’auteur crée à chaque page une ambiance vaporeuse. Comme le personnage principal, on se sent sans cesse dans le brouillard, avançant à tâtons. Cette impression, d’abord aveuglante et désagréable, devient par la suite attirante : on aimerait aussi comprendre le rêve de Laura.
L’écriture d’Hélène Frappat y est aussi pour quelque chose : aérée et pleine de poésie, elle permet d’enchaîner les pages sans difficulté, parfois même sans comprendre ce que l’on lit. Les phrases sont mystérieuses, les voix résonnent au creux de Laura, les symboles affluent autour d’elle, dans les appartements qu’elle fait visiter, dans les personnes qu’elle rencontre. Ces phases un peu fantomatiques alternent avec des passages plus concrets, dans lesquels l’héroïne interroge sa mère ou passe du temps avec sa jeune sœur. Cela permet de souffler un peu et d’avancer dans le récit.
Lady Hunt est un livre si étrange qu’il est difficile de savoir si on l’a aimé ou pas : parfois mystérieux et opaque, parfois passionnant, il crée un sentiment contradictoire. Très bien conçu par l’auteur, le mystère ambiant crée une bulle autour du lecteur dès que celui-ci entame un chapitre. Cette sensation assez rare mérite d’être soulignée et permet, une fois le roman terminé, d’admettre que l’on a passé un bon moment.
La note attribuée : 15/20
Je remercie bien sûr Price Minister pour l’envoi de ce roman.
FRAPPAT Hélène, Lady Hunt, éditions Actes Sud, 2013, 318 pages