Livres

Serum (s.1 ep.1), Henri Loevenbruck et Fabrice Mazza

serumPourquoi ce livre ?

J’ai découvert cette série par l’intermédiaire d’Aniouchka, qui en vante les mérites dans plusieurs de ses vidéos. L’apercevant à la Fnac, je me suis laissée tenter.

De quoi ça parle ?

L’histoire débute par une course-poursuite mystérieuse : une jeune femme paniquée fuit on ne sait qui dans les rues de New-York. Des hommes la pourchassent jusque dans un parc et n’hésitent pas à lui tirer dessus. Par miracle, la victime survit. Débute alors l’enquête, menée par la détective Lola Gallagher. Qui est cette femme ? Qui sont ses bourreaux ? Pourquoi veulent-ils la tuer ?

Mon avis

Pour le moment, je n’ai lu que ce premier tome. Je ne connais donc pas encore toutes les ficelles de l’histoire. Mais alors que le suspense devrait être haletant, je reste sur ma fin et suis un peu déçue : certes, l’intrigue est mystérieuse et donne envie d’en savoir plus. Pourtant, ce premier tome n’est qu’une introduction. Il ne se passe finalement pas grand-chose. La quatrième de couverture révèle d’ailleurs le chapitre final de ce premier opus. Un peu dommage, au vu du nombre de pages (182 exactement).

L’écriture, quant à elle, reste simple et efficace. On sait qu’on ne lit pas un chef d’œuvre de la littérature, mais le contrat est rempli : l’intrigue policière est là, les personnages sont bien dessinés, le suspense tient le lecteur à chaque fin de chapitre… Un bon petit roman d’été, en somme, qu’il faut sans doute aussitôt enchaîner avec le deuxième tome, pour ne pas rester insatisfait.

LOEVENBRUCK Henri, MAZZA Fabrice, Serum, saison 1, épisode 1, éditions J’ai lu, 2012, 182 pages

Livres

Les insurrections singulières, Jeanne Benameur

les-insurrections-singulieresSi le blog est un peu moins régulièrement mis à jour, c’est parce qu’il est en vacances, comme moi. Mais ne vous en faites pas, je vous concocte tout de même quelques articles de temps en temps et vous promets des publications plus régulières dès le mois d’août.

Pourquoi ce livre ?

Les insurrections singulières est un cadeau que m’ont fait mes grands-parents pour mon dernier anniversaire.

De quoi ça parle ?

Antoine, ouvrier récemment mis au chômage technique, retourne auprès de ses parents. Il constate amèrement que rien ne le projette vers l’avenir : il est seul et solitaire, ne travaille pas de bon cœur et se sent incompris. C’est sa rencontre avec Marcel, vendeur de livres, qui va l’entraîner vers un ailleurs plus radieux, le Brésil.

Mon avis

Les insurrections singulières n’est pas vraiment un roman : c’est avant tout une réflexion sur le travail, son rôle et son utilité. A travers le personnage d’Antoine, sans illusions, réaliste et parfois pessimiste, l’auteur raconte ce qu’est le travail ouvrier, le métier peu valorisant que l’on fait pour survivre, se nourrir et se loger. Le héros, qui ne parvient pas à supporter cet ennui et cette vie toute tracée, veut à tout prix y échapper. Un choix que personne ne comprend autour de lui : ni ses parents, ouvriers, qui pensent sans doute qu’il faut “faire avec” ; ni ses collègues, qui triment pour leurs familles.

L’écriture, légère et sérieuse à la fois, reflète l’état d’esprit du héros. Découpées, les réflexions d’Antoine fusent et se succèdent, parfois sans logique aucune, mais pourtant de manière fluide. On le comprend, nous. On a vécu ou l’on vit la même chose. Une phrase, sans doute, résume l’esprit du roman : “Pourquoi l’oisiveté est-elle montrée du doigt comme la mère de tous les vices depuis toujours ?” C’est la question que pose Jeanne Benameur. Difficile d’y répondre, mais le débat est passionnant.

Le début tristounet du livre aurait pu interrompre ma lecture. Cet homme semble si malheureux que l’on a du mal à l’accompagner. Du moins au début. Une fois sa décision de partir au Brésil prise, on suit ses rencontres et ses découvertes avec plaisir. Il faut parfois tout quitter pour mieux se retrouver !

Une ode à la liberté et à ceux qui décident de vivre leur vie comme ils l’entendent que je conseille donc. Le magnifique titre et la couverture ensoleillée sauront bien sûr vous convaincre !

BENAMEUR Jeanne, Les insurrections singulières, éditions Actes Sud, collection Babel, 2013 (2011 pour la première édition), 230 pages

Livres

Une relation dangereuse, Douglas Kennedy

relation-dangereusePourquoi ce livre ?

L’autre jour, alors que je faisais mes courses, je vois l’offre Pocket : “Deux livres achetés, un offert”. Cette simple annonce m’attire vers le stand de livres. Je commence à tous les regarder, pour voir si un achat s’impose. Une vendeuse très observatrice s’approche et me dit : “Vous aimez les polars ? Les livres haletants ?”. Comment le sait-elle ? Elle fouille alors dans le rayonnage et me sors ce livre : Une relation dangereuse de Kennedy. Je n’ai jamais lu cet auteur connu, mais elle m’en parle si bien, semble si admirative de ce roman, que je décide de l’acheter. Une très bonne vendeuse, en somme ! Et surtout, une grande fan de l’auteur.

De quoi ça parle ?

Sally, journaliste émérite installée en Egypte en tant qu’envoyée spéciale, rencontre sur le terrain Tony, un confrère distingué et mystérieux. Très vite, une relation se crée : le coup de foudre n’est pas loin. Dans les mois qui suivent, les projets communs s’enchaînent : emménagement à Londres, mariage et bébé… Tout semble parfait. Pourtant, Sally va tomber de haut lorsqu’elle va découvrir ce dont son époux est capable.

Mon avis

La vendeuse de mon magasin avait raison : c’est un bon roman haletant, parfait pour l’été. Même si l’intrigue met du temps à s’installer au début, on sent la pression monter au fil des chapitres. Tout semble trop beau et on a vite l’impression qu’on nous “cache quelque chose”. Ce sentiment de frustration maintient en haleine ! La relation entre Sally et Tony empire petit à petit jusqu’au coup de théâtre, qui intervient vers le milieu du roman. Je ne m’y attendais pas du tout, et comme le personnage de Sally, je n’y croyais pas ! Un bon point, donc, pour l’auteur, qui maîtrise indéniablement la surprise et le suspense.

Même si le livre aurait pu être plus court pour raconter la même chose, il se termine par une audience au tribunal, rondement menée. J’aime beaucoup les procès et autres jugements dans les romans : de ces instants découle toute la suite de l’histoire, c’est ce qui les rend poignants. Kennedy parvient à rendre cette audience assez tendue pour que l’on hésite à chaque page : comment cela va-t-il finir, bon sang ? La fin, peut-être un peu “bâclée”, arrive subitement. On se sent un peu abandonné.

Malgré ses petits défauts de longueurs, Une relation dangereuse est donc un bon roman de vacances ! Vous aimez les histoires de famille ? Les mystères, les révélations ? Les histoires d’amour et de haine ? Ce livre est fait pour vous !

KENNEDY Douglas, Une relation dangereuse, éditions Pocket, 2012 (d’abord édité chez Belfond en 2003), traduit par Bernard Cohen, 534 pages

Livres

Maus, Art Spiegelman

mausPourquoi ce livre ?

Très connue et appréciée, cette bande-dessinée sur la déportation juive et les camps d’extermination de la Seconde Guerre mondiale me tentait depuis un certain temps. C’est à la médiathèque que je l’ai trouvée : rarement disponible, cette fois, elle se trouvait sur son étagère. Hop, ni une ni deux, je l’ai embarquée !

De quoi ça parle ?

L’auteur, Art Spiegelman, raconte ses conversations avec son père juif polonais, Vladek, survivant d’Auschwitz et plus généralement de la Seconde Guerre mondiale. Les confidences du père sont illustrées par le fils. On découvre donc toute sa vie, notamment les horreurs vécues par cet homme malin, chanceux et désormais très avare.

Mon avis

Longue et condensée, cette bande-dessinée en noir et blanc ne présageait pas une lecture légère ou décontractée. Le thème, lui non plus, ne semblait pas idéal pour les vacances. Pourtant, ce fut une excellente occasion de se replonger dans l’Histoire. Car par le biais du témoignage de son père, Art Spiegelman raconte bien notre histoire. Parfois drôle, souvent terrible, ce retour en arrière raconte la vie d’un homme hors du commun : on découvre d’abord sa jeunesse, son mariage, son évolution professionnelle et familiale ; puis l’on vit à ses côtés l’horreur du nazisme, la violence, la peur, la trahison, le désespoir, la mort. Chacun peut s’identifier, et c’est cela qui heurte et émeut.

Le dessin, détaillé et minutieux, enrichit l’histoire. Les Juifs, à tête de souris, doivent fuir ou obéir aux Allemands à tête de chat. Ce simple choix révèle toute la relation qui existe entre eux : les uns chassent les autres, sans pitié. Ils jouent avec, les trompent, les surprennent pour mieux les faire souffrir.

Les allers et retours entre les années 30-40 (récit de la vie de Vladek) et les années 70-80 (conversations entre le père et le fils) se font naturellement. On croirait assister à leurs échanges. Finalement, Vladek nous raconte à nous aussi son histoire. Plus qu’un ouvrage de bande-dessinée, Maus remplit un devoir de mémoire : il rappelle ce dont l’homme fut capable. Simplement pour ça, il faut prendre le temps de découvrir ce livre.

Informations complémentaires

Art Spiegelman a notamment reçu, pour cette bande-dessinée, le Prix Pulitzer 1992.

SPIEGELMAN Art, Maus, L’intégrale, éditions Flammarion, 1998, traduit par Judith Ertel, lettrage d’Anne Delobel, 296 pages

Livres

Le journal de Bridget Jones, Helen Fielding

bridget-jonesPourquoi ce livre ?

Il s’agit sans doute de ma première lecture “chick-lit”. La période actuelle n’étant pas toute rose, j’avais envie de lire quelque chose de plus léger que mes polars et thrillers. L’article d’Aniouchka m’a convaincue : il fallait que je lise Le journal de Bridget Jones pour rigoler un bon coup.

De quoi ça parle ?

Bridget Jones, trentenaire britannique, dresse un journal de ses aventures professionnelles et amoureuses : rien ne va plus dans sa vie. Indépendante, elle recherche plus ou moins l’homme de sa vie, mais c’est sans compter sur les réflexions de son entourage et sa maladresse légendaire. Bridget consigne tout dans son journal : ses excès (calories, alcool, cigarettes…) mais aussi ses regrets, ses souffrances et ses joies. On devient alors le/la confident(e) attitrée de ce personnage féminin haut-en-couleur.

Mon avis

Le journal de Bridget Jones est un vrai bol d’air frais : l’écriture, légère, spontanée et aérée, ainsi que la mise en page (nombreux retours à la ligne, découpage par date et par mois) permettent de lire sans aucune difficulté les aventures de l’héroïne. Il ne manque que l’écriture au stylo et les ratures pour que l’on y croit vraiment. Un bon point de la part de l’auteur, qui met ainsi en scène une jeune femme maladroite, joyeuse et préoccupée par des millions de choses, bref, une femme qui nous ressemble.

Pas de suspense insoutenable ou de renversement de situation incroyable dans ce roman. Mais ce n’est pas ce que l’on vient chercher. On suit les affres amoureuses de Bridget, on rencontre ses amis féministes, sa mère névrosée, son père dépressif. Les anecdotes font toute l’histoire et l’on s’y retrouve forcément : comme elle, on mange trop pendant les fêtes de Noël, on regrette de ne pas être aller faire du sport (mais l’on n’y va pas pour autant), on prend des bonnes résolutions qui tombent à l’eau une heure plus tard… Plus qu’un personnage, Bridget devient une copine. On aurait envie de se faire une soirée télé-vernis avec elle !

L’adaptation cinématographique est, je trouve, assez fidèle au bouquin. On y retrouve les mêmes catastrophes, les mêmes personnages et les mêmes mensonges. Lire le livre quand on connaît le film est donc une bonne façon de se replonger dans cette comédie. Rapide à lire et très joyeux, Le journal de Bridget Jones vous redonnera le moral un temps et vous fera rire, sans aucun doute !

FIELDING Helen, Le journal de Bridget Jones, éditions J’ai Lu, 2000 (1996 pour l’édition originale), traduit par Arlette Stroumza, 347 pages

Livres

127 heures, Aron Ralston

127heuresPourquoi ce livre ?

J’ai découvert l’histoire d’Aron Ralston au cinéma, quand le film tiré du livre est sorti en 2011. Bluffée par le courage de cet homme, je n’en suis pas sortie indemne. Encore aujourd’hui, je garde un incroyable souvenir de ce film. C’est bien sûr ce qui m’a décidé à acheter le livre original, sorti en poche l’année dernière.

De quoi ça parle ?

L’auteur, alors âgé de 27 ans, raconte dans les détails la randonnée qu’il a entrepris dans les Gorges de l’Utah en 2003. Cet alpiniste expérimenté, ayant déjà frôlé le danger et la mort de près, ne pensait pourtant pas vivre une telle aventure : au fond d’un canyon, Aron Ralston n’avait pas prévu qu’un rocher se détache et lui emprisonne le bras droit. Coincé dans cet endroit désert et peu fréquenté, constatant que les secours n’arriveraient pas (ou du moins pas à temps), il s’est donc auto-amputé afin d’avoir une petite chance de survivre.

Mon avis

Je suis vraiment en admiration devant ce livre, mais aussi cet homme et sa force de caractère. Plus qu’un récit de voyage, c’est un récit de survie. 127 heures, c’est la durée totale de sa randonnée, du départ en VTT jusqu’à son évacuation en hélicoptère. En 5 jours, Aron Ralston est passé par toutes les étapes, toutes les émotions, et c’est de manière détaillée qu’il raconte ses errances, d’abord physiques puis mentales : son départ, motivé et efficace ; son accident, brutal et inquiétant ; sa confiance, solide puis réduite à néant ; ses adieux et ses prières.

A chaque page, on croit avec lui à la libération, même si l’on connaît déjà la fin. Ses vaines tentatives pour bouger ne serait-ce que de quelques centimètres la pierre qui l’emprisonne sont déjà admirables. Grâce à ses connaissances en alpinisme et en survie, il a sans doute pu tenir un peu plus longtemps qu’une personne lambda. Mais son mental d’acier, même s’il fut parfois vacillant, a permis sa lutte effrénée et son auto-amputation.

Durant la lecture, on s’interroge : moi, qu’aurais-je fait ? Me serais-je laissé(e) mourir ? Aurais-je vraiment pu me casser les os du bras puis m’amputer, sous le coup de l’adrénaline ? Je suis stupéfaite par ce dont l’homme est capable pour sa survie !

aron-ralston-rocherAron Ralston, emprisonné dans un canyon à cause d’un rocher

L’écriture, elle, est avant tout descriptive. Aron Ralston nous fait part de ses états d’âme, ses réflexions, ses sentiments. Il se livre. Les chapitres sur l’accident s’alternent avec ceux sur la vie de l’auteur et ses aventures sportives. Surprise, j’ai ainsi appris qu’il avait survécu à une avalanche mortelle, à l’attaque d’un ours affamé, à plusieurs chutes dangereuses… Passionné et irresponsable, Aron Ralston a sans doute une bonne étoile qui lui permet de vivre ses rêves – et d’y survivre.

Plus qu’un simple récit, c’est donc une réflexion sur la survie, sur ce qui compte vraiment dans la vie, sur la passion et l’amour de la montagne. Comme pour Into the wild, une fois le livre refermé, on a envie de prendre son courage à deux mains et de vivre ses rêves à fond. Une lecture indispensable !

RALSTON Aron, 127 heures, éditions Pocket, 2012 (2011 pour l’édition brochée chez Michel Lafon, 2004 pour l’édition originale), traduit par Yves Forget-Menot, 384 pages

Livres

Alex, Pierre Lemaitre

alex pierre lemaitrePourquoi ce livre ?

Une fois encore, ce fut un cadeau d’anniversaire !

De quoi ça parle ?

Ce thriller commence par l’enlèvement d’Alex, une jeune, jolie et mystérieuse femme, qui ne laisse aucun homme indifférent. Un soir, alors qu’elle rentre chez elle, un homme la frappe et l’entraîne dans sa camionnette. Qui est-il ? Que veut-il ? Elle ne le sait pas mais comprend que tout cela est organisé, prévu. Très vite, elle se retrouve nue, séquestrée dans une cage suspendue au dessus du vide, quelque part, dans un vieil entrepôt désaffecté. De son côté, la police enquête : en peu de temps, elle parvient à retrouver la trace du ravisseur et de sa victime. Mais quelque chose ne va pas. En effet, en arrivant sur les lieux, le commissaire Verhoeven découvre qu’Alex a disparu, sans l’aide de personne. Qui est-elle vraiment ?

Mon avis

Ecrire ce long résumé ne gâche rien au suspense : tout ceci est dit sur la quatrième de couverture. Ce n’est en réalité que le début de l’histoire d’Alex. Découpé en trois parties, ce roman noir dévoile petit à petit la personnalité et les motivations d’Alex, le personnage principal. Car cette femme n’est pas seulement victime : elle est aussi coupable. De quoi ? A vous de le découvrir !

Mon avis reste mitigé après avoir refermé la dernière page de ce livre. Les rebondissements de l’histoire et les révélations qui sont faites au fur et à mesure ont permis que je finisse ma lecture. Préoccupée par cet intriguant personnage féminin, finalement très peu dévoilé dans les 2/3 du roman, je voulais absolument en savoir plus. Une réussite de la part de l’auteur, donc, qui s’approprie les codes du suspense et du retournement de situation.

En revanche, durant toute ma lecture, j’ai vraiment été déstabilisée par le style de Pierre Lemaitre. D’abord, il utilise le présent simple tout le long du roman. Un choix, vous le savez, que je trouve insupportable à la lecture. Ensuite, les phrases sont courtes, très descriptives. Cela crée une distance entre le lecteur et les personnages : le premier ne sait que très rarement ce que ressentent les seconds. Bien que cela concorde avec l’histoire et l’ambiance, je ne me suis pas sentie assez “concernée”. A savoir, donc, si l’on entreprend la lecture d’Alex : le lecteur n’est ni complice ni confident, il est extérieur à tout ce qui se trame. Un sentiment assez particulier !

Malgré tout cela, je pense que je n’oublierai pas ce roman, qui fut tout de même assez imprévisible et surprenant pour que je m’en souvienne. Si vous cherchez un thriller glaçant, parfois gore ou effrayant, assez haletant pour vous interroger, assez court pour ne pas vous ennuyer, lisez Alex. Une seule condition : aimez lire au présent simple.

Infos complémentaires

Ce roman a obtenu le Prix des Lecteurs Policier du Livre de Poche en 2012.

LEMAITRE Pierre, Alex, éditions Le Livre de Poche, 2012 (d’abord édité chez Albin Michel en 2011), 397 pages

Blabla

La révolution est en marche

Chaque mois, que dis-je, chaque semaine, je découvre sur des blogs ou autres sites liés à la lecture (éditeurs par exemple) des concours formidables, tout simples, tout gentils, qui offrent des bouquins au(x) gagnant(s). Toute personne normalement constituée et aimant la lecture souhaite donc y participer, tant que cela reste rapide à faire.

Mais dans tous les cas (SANS EXCEPTION), le dernier paragraphe expliquant les conditions de participation a toujours le chic pour me plomber le moral et surtout, me mettre un tout petit peu en colère. Il est ainsi indiqué qu’il faut soit :

– cliquer sur "J’aime” sur la page facebook du blogueur/éditeur
– laisser un commentaire sur la page facebook du blogueur/éditeur
– suivre la page facebook du blogueur/éditeur

Il arrive même souvent que ces critères se cumulent.

Et là, je dis NON.

Quelle est donc cette dictature qui impose au participant d’avoir un compte facebook ? Pas de compte, hop, pas de participation. Le livre te passe sous le nez, alors que tu n’as même pas dit un mot.

Mais alors, me direz-vous, pourquoi la révolution est-elle en marche ? Aujourd’hui, j’ai fait part de mon indignation sur Twitter. J’ai alors découvert que je n’étais pas seule à trouver ce système de concours via facebook discriminant. Un groupe se crée, les amis. Bientôt, tout le monde pourra participer à tous les concours de la Terre. Vous aurez une chance (même si elle est infime) de gagner des livres ! N’est-ce pas formidable !?

Rejoignez-nous, faites part de votre colère et surtout, boycottez les concours via facebook ! Ca suffit comme ça !

NB : Ceci est un article humoristique, merci de ne pas tout prendre au sérieux.

Livres

Les proies, dans le harem de Kadhafi, Annick Cojean

CV-Les ProiesOK.qxp:301,3x205Pourquoi ce livre ?

Je n’en avais entendu que du bien. Lorsque ma grand-mère l’a reçu pour Noël, je me suis empressée de lui demander de me le prêter quand elle le voudrait. Ce fut chose faite il y a un mois environ.

De quoi ça parle ?

Il s’agit d’une enquête menée par la journaliste Annick Cojean sur les horreurs commises par Kadhafi et ses sous-fifres : le Guide libyen, depuis des années, a en effet séquestré, violé, torturé et tué des centaines de femmes et jeunes filles, qui composaient son harem personnel au sous-sol de sa villa. Horrifiée par les rumeurs, Annick Cojean a enquêté et obtenu quelques témoignages, dont celui de Soraya, détruite mais courageuse, qui raconte dans le détail l’enfer qu’elle a vécu alors qu’elle n’avait que 13 ans.

Mon avis

Difficile d’écrire sur le sujet tant il est terrible… Je ne sais pas par où commencer, car je suis encore bouleversée par ce que j’ai lu. Le livre est découpé en deux parties : d’abord, on découvre le récit de Soraya, l’une des esclaves sexuelles de l’ancien dictateur libyen. La jeune fille, qui a aujourd’hui mon âge, raconte tout dans le détail : son enfance, la visite du Guide dans son école, comment elle fut choisie puis enlevée, sa vie d’esclave, ses humiliations, sa descente en enfer… Dès le début, on est happé par son histoire : elle semble irréelle, impensable. Pourtant, c’est bien la vérité qui éclate au grand jour : fou, dangereux, pervers et meurtrier, Kadhafi n’a pas seulement mené une dictature extrême en Libye, il a commis d’horribles méfaits, protégé par sa toute-puissance et par les traditions de son pays.

Car les viols, les crimes et les séquestrations subis par toutes ces femmes ne sont que sources de souffrance et de honte. Là-bas, le sujet est tabou, bien plus encore qu’en France. Détruites, honteuses et rongées par le désespoir, les victimes ne sont pas encouragées à parler de leur histoire. La deuxième partie du livre est dédiée à l’enquête de l’auteur, qui a rencontré d’autres femmes. Sous couvert d’anonymat, les voici qui racontent elles-aussi les horreurs qu’elles ont vécues, en priant la journaliste de ne pas ébruiter leurs témoignages.

Certains hommes, aussi, sont appelés à donner leur avis : des employés, qui savaient et ne disaient rien, ou ne pouvaient rien dire ; des victimes, aussi, eux-aussi violés et séquestrés par le Guide ; des responsables de l’armée, qui faisaient semblant de tout ignorer mais protégeaient tout de même les femmes de leur famille.

A la lecture de ce livre ressort deux grandes idées : Kadhafi était un monstre sans foi ni loi, prêt à tout pour assouvir ses pulsions sexuelles morbides. Le sexe fut le moyen pour lui de tout contrôler et d’avoir un droit de vie ou de mort sur quiconque. Savoir qu’il a côtoyé d’autres chefs d’Etat et des personnalités du monde entier, alors qu’en son sous-sol croupissaient des filles et des femmes, est une pensée insupportable. Moi-même, je me suis souvent demandé ce que je faisais durant ces instants… L’autre idée qui ressort du livre, c’est bien sûr que la Libye, encore rongée par ces années terribles, n’ignorait rien de ces horreurs. Encore aujourd’hui, tout cela semble connu des Libyens, mais ils n’en parlent pas. On préfère étouffer ces sombres années plutôt que de faire hommage aux victimes et de les libérer d’un poids qui les étouffe.

Sur ce, je vous laisse avec un petit mot écrit par ma grand-mère, qui résume très bien mon opinion :

Il est bon parfois de se pencher sur le sort des femmes esclaves sexuelles de dictateurs fous, ou otages d’hommes de guerre ou même de paix. Souvent exclues de la société, certaines meurent de honte et de désespoir. D’autres osent dire leur calvaire et dénoncent leurs tourmenteurs, qui seront rarement poursuivis. Il est des femmes qui lèvent la tête et tissent, ensemble, un avenir meilleur pour leurs petites filles, souvent à leurs risques et périls. Femmes Courage, Femmes Résistantes, que puis-je faire pour vous aider ? Parler de vous.

COJEAN Annick, Les proies, dans le harem de Kadhafi, éditions Grasset, 2012, 324 pages

Livres

Nos gloires secrètes, Tonino Benacquista

Nos gloires secrètesPourquoi ce livre ?

Je l’ai reçu en cadeau d’anniversaire et c’est durant un voyage en train que je me suis plongée dans les nouvelles de Benacquista.

De quoi ça parle ?

Ce livre rassemble six nouvelles, chacune dédiée à un personnage qui garde en son for intérieur un secret, un exploit, une faute inavouable, une fierté.

Mon avis

J’avais découvert Benacquista avec Malavita, un de ses romans les plus connus il me semble. Déjà, j’avais été enchantée par son écriture et son humour. Dans Nos gloires secrètes, on retrouve l’écriture fine et poétique de l’auteur, qui dresse à chaque fois le portrait d’un personnage énigmatique. Ces six héros, tous masculins, gardent en eux un souvenir, une heure de gloire ou une vérité qui n’est pas toujours bonne à dire. Pourtant, ces secrets leur donnent une raison d’être ou expliquent leurs parcours.

Il ne serait pas très correct de vous révéler les petites gloires secrètes des personnages. C’est leur découverte qui fait la saveur du livre. Ainsi, la révélation finale faite dans la deuxième nouvelle, intitulée “L’origine des fonds”, est une belle revanche pour le riche parolier ; l’enfant mutique de “Patience d’ange”, qui se laisse dépérir aux yeux de ses parents, n’est pas si amorphe que ça… A chaque nouvelle ou presque, on est surpris par le dénouement.

Très vite lues, les nouvelles de Nos gloires secrètes sont de jolies histoires tendres, de courts portraits d’hommes révélant leur secret. Un bel ouvrage qui mérite d’être lu, dans les transports ou ailleurs !

BENACQUISTA Tonino, Nos gloires secrètes, éditions Gallimard, 2013, 219 pages