Pourquoi ce livre ?
J’ai eu la chance de recevoir cette BD dans le cadre de l’opération « La BD fait son festival 2017 » de Price Minister. C’était précisément cette bande-dessinée que je souhaitais lire et chroniquer, en tant qu’admiratrice du travail de Guy Delisle.
De quoi ça parle ?
Cette BD a connu un vif succès à sa sortie, vous en avez sans doute entendu parler sur la blogosphère, à la radio ou dans la presse. Elle raconte la période de captivité de Christophe André, alors membre de l’ONG Médecins Sans Frontières et en mission humanitaire en Tchétchénie, en 1997. Durant plus de 400 pages, on suit son quotidien d’otage d’une organisation tchétchène dont il ne sait rien.
Mon avis
Je n’en attendais pas moins de Guy Delisle : c’est une magnifique et formidable bande-dessinée ! On est aussi otage de cette BD lorsque l’on s’y plonge…
Quasiment raconté en temps réel, le quotidien de Christophe André est long, lent, plein de questions et de doutes, d’angoisses et de désespoir. On est enfermé avec lui dans cette pièce vide, où il est enchaîné à un radiateur et l’on attend. L’auteur joue avec le lecteur : il ne lui donne aucun indice. Qui sont les ravisseurs ? Depuis combien de temps cela dure ? Quand cela va-t-il se terminer ? Les négociations avec la France sont-elles commencées ? A-t-on remarqué la disparition de Christophe ? L’otage se pose ces mêmes questions et l’on se sent très vite proche de lui.
De la même manière, lorsque le personnage, passionné, se raconte la bataille d’Austerlitz pour passer le temps, nous sommes nous-mêmes transportés dans la bataille, alors dessinée par l’auteur durant quelques pages. Les « événements » qui rythment chaque journée (attendre, boire un bouillon de légumes et du thé, aller aux toilettes, se faire rattacher au radiateur, dormir…) sont dessinés en boucle et finissent par nous peser. C’est un quotidien sans saveur et sans espoir.
Je ne raconterai pas la fin mais sachez qu’elle est riche en émotions : comme Christophe André, j’ai eu le cœur battant, ne croyant pas à cette issue inespérée !

Le dessin au trait simpliste amplifie cet effet d’identification : pas de fioritures, le rien, le vide et l’attente sont au cœur de cette bande-dessinée. Pourtant, Christophe André et Guy Delisle nous livre un récit captivant et passionnant ! A savourer de toute urgence !
J’adore Guy Delisle, ses « chroniques sont excellentes !
J’avais très envie de la lire celle-là