Pourquoi ce livre ?
Je l’ai choisi il y a quelques temps à la médiathèque, un peu par hasard, mais surtout parce qu’il s’agit d’un classique. Et puis, j’avais aimé le film de Kubrick, alors…
De quoi ça parle ?
L’histoire relate une large partie de la vie de Humbert Humbert, un homme franchement attiré par les petites filles. Après avoir cerné le personnage, on entre vraiment dans le cœur du récit, où notre “héros” rencontre Lolita, une “nymphette” âgée de 12 ans, qui va le rendre fou. Afin de parvenir à ses fins (c’est-à-dire avoir des relations sexuelles avec l’enfant), Humbert va prévoir tout un stratagème, notamment en épousant la mère de la jeune fille.
Mon avis
Vladimir Nabokov écrit superbement, je l’affirme haut et fort. Les formules sont parfois audacieuses, parfois drôles. Les états d’âme du narrateur (qui n’est autre que Humbert Humbert le pédophile pervers et vicieux) sont parfaitement rendus : on hait ce personnage dès le début, pour finir par s’y attacher (mais si). Quel paradoxe ! On préfèrerait le détester, le montrer du doigt et applaudir ceux qui font échouer ses plans. Mais Nabokov parvient à le rendre sympathique. On a même pitié de lui dans la deuxième partie du roman… et on en a honte ! C’est donc un coup de maître de réussir à créer ce sentiment contradictoire.
En dehors de l’écriture, il est malheureusement difficile de s’accrocher. Le récit est souvent long et fastidieux… On alterne les passages ennuyeux où il ne se passe rien avec des chapitres plus énergiques, où l’intrigue se développe et où les personnages prennent vie. Mais ces moments-là sont trop peu nombreux. Difficile alors de se plonger dans l’histoire.
La rencontre entre Lolita et Humbert Humbert et ce qui s’ensuit est sans doute ce qu’il y a de plus savoureux dans ce roman. La mère de la jeune fille est en alerte, le héros est sur les nerfs, l’enfant est maligne et profiteuse. Ce trio créerait presque du suspense. Jusqu’à la deuxième partie du livre, où nos deux compères partent en road-trip à travers les Etats-Unis. Les descriptions sans fin de paysages, de villes et d’hôtels m’ont achevée…
J’ai sans conteste préféré le film de Kubrick, bien plus dynamique. Il me semble qu’il s’agit d’une bonne adaptation, même si la relation entre Lolita et son père adoptif est beaucoup moins développée que dans le roman.
Pour résumer, je dirais que Lolita est en effet un classique à lire, rien que pour l’écriture de l’auteur. Esprits sensibles, attention toutefois : on y parle clairement de pédophilie, du point de vue du pédophile bien sûr. Un livre impolitiquement correct, donc, qui malgré ses longueurs, marque son lecteur.
James Mason et Sue Lyon interprétant Humbert Humbert et Lolita dans le film de Stanley Kubrick, en 1962.
NABOKOV Vladimir, Lolita, Editions Gallimard Folio, 1977 (1955 pour l’édition originale), 502 pages
J’avais aimé l’adaptation avec Jeremy Irons. Je ne connais pas celle de Kubrick.
Quant au livre, oui, il y a des passages assez longs. J’ai eu du mal à le terminer.
Ah ! Je ne connais pas cette version (avec Irons). En tout cas, je suis rassurée de voir que je ne suis pas la seule à m’être ennuyée. J’ai aussi eu du mal à la fin… Ce fut un plaisir de tourner la dernière page (gloups)…
Pour ma part, j’avais adoré le livre (pour le style – et le côté scandaleux car j’étais jeune !) et moins le film de Kubrick, que je trouvais « affadissant »…
Sinon, je découvre ce blog avec plaisir !