Comme vous pouvez le constater, je suis plutôt dans une période ciné actuellement. Les instants lecture reviennent bientôt, je vous le promets (ça rigole pas). Mais là, il fallait que je vous parle de Télé Gaucho, un film de Michel Leclerc, actuellement au cinéma.
Il vient de juste de sortir, il est tout frais, tout beau, tout bleu. J’ai eu la chance de le découvrir en avant-première grâce à une invitation ciné. Le réalisateur et son acteur principal, Félix Moati, sont d’abord venus présenter le film. Autant vous dire qu’ils n’avaient rien à raconter, puisque le public que nous étions ne connaissait pas le film. Cherchez l’erreur, que faisaient-ils là avant, je me le demande encore. Bref !
Le film s’est déroulé et là, mes amis, je me suis dit : “ben j’ai bien fait de mettre le nez dehors, dans le vent et la pluie !”. Moi qui n’était pas plus tentée que ça par ce film, j’étais très agréablement surprise !
De quoi ça parle : Victor, jeune étudiant passionné de cinéma, s’installe à Paris après avoir décroché un stage dans une grande télé (d’une manière très amusante et plutôt crédible je trouve… Je ne vous en dis pas plus). Un peu par hasard, il tombe dans son quartier sur un vieux hangar pourri, rempli de gens à l’ouest et d’objets incongrus : il s’agit d’une télé engagée, faite de brics et de brocs. C’est Télé Gaucho. Lui qui rêve de tenir une caméra se lance dans l’aventure. On le voit traîner par ici, on l’embarque, on lui file une caméra dans les mains et hop ! Au boulot ! Victor découvre les injustices sociales du quartier. Il rencontre aussi Clara, une jeune fille délurée qu’il va aimer dès le début…
Pourquoi c’est un super film :
1 – parce qu’on se marre comme des baleines. On dirait pas en voyant l’affiche, je vous l’accorde. Mais en fait, ce jeune Victor qui découvre la vie est vraiment très drôle ! Il est libre, il s’en fout un peu de tout et il s’éclate, malgré ses maladresses. Tous ses nouveaux amis sont hyper marrants aussi, sans le faire exprès. Leurs belles idées sont loufoques, les programmes qu’ils mettent en place sont à prendre au 20e degré, les répliques sont parfois inattendues et brillantes. On rit je vous l’dit !
2 – parce que Sara Forestier joue dedans. On peut dire ce qu’on veut sur cette fille mais pas qu’elle est mauvaise actrice. Au contraire, c’est une FABULEUSE actrice ! Ses deux César et son rôle majeur dans L’Esquive l’ont prouvé. Elle incarne cette fois une Clara maladroite et malchanceuse. Malgré sa folie, sa joie communicative et son regard pétillant, elle rate tout ce qu’elle entreprend. Et c’est ce qui la rend touchante et incroyablement drôle !
3 – parce que le regard porté sur l’anarchisme et l’engagement est à la fois admirateur et réaliste. Rejeter les médias capitalistes et créer une télé décalée, c’est un magnifique projet très courageux, mais tout reste lié tout de même. Pour exister, cette télé a besoin qu’un maximum de gens la regarde (et donc qu’elle soit diffuser sur un canal national). Pour vivre, les créateurs de cette télé ont besoin d’un toit et d’argent, et il faut parfois accepter d’être hébergé par ses parents dans le 16e. Notez que ce paradoxe est admirablement pointé du doigt par le réalisateur, ce n’est pas rien.
A savoir : le film s’inspire librement d’une véritable télé parisienne de quartier des années 90, toujours existante, intitulée Télé Bocal. Le réalisateur faisait à l’époque partie de l’équipe et a finalement voulu rendre hommage au projet et aux gens admirables qui l’ont soutenu.
Maintenant, j’ai envie de voir Le Nom des Gens, le précédent film de Michel Leclerc. Allez, bougez-vous un peu les fesses avant la fin de l’année et revenez me dire ce que vous en avez pensé.