Il y a quelques temps, Aurélie Airoude, qui passait par là un bon matin, a eu la gentillesse de m’envoyer son roman, La femme du Lac Rouge. Non-propriétaire d’une liseuse, je me suis empressée de transférer ce texte numérique dans mon smartphone, en me promettant de le lire dans les transports. Un lieu hyper adapté à la lecture sur (petit) écran, puisque l’on y est souvent comprimé.
J’ai commencé ma lecture sans aucun avis, aucun apriori. Seulement un peu déçue par la bande-annonce du bouquin, très énigmatique et construite avec trop peu de moyens…
La femme du Lac Rouge raconte donc l’histoire d’Hoai, écrivain d’origine vietnamienne vivant aux Etats-Unis. Cet auteur de best-seller mène une vie morne et tranquille : depuis son dernier succès, “La femme du Lac Rouge”, il est en manque d’inspiration et erre dans son grand appartement new-yorkais, sous le regard médusé de sa femme Lisa. Active et déterminée à fonder une famille, elle propose à son époux de partir quelques temps au Viet Nam, retrouver ses racines. Elle restera à Manhattan quand lui retrouvera le goût d’écrire, auprès de ses parents, dans son village natal.
Hoai accepte rapidement : le Viet Nam lui rappelle surtout son premier amour, Mai, une mystérieuse jeune femme assassinée sous ses yeux des années auparavant. C’est d’ailleurs cette aventure qui lui a inspiré son œuvre. Le voilà donc parti retrouver sa terre d’origine. Mais il ignore encore qu’il va faire une rencontre bouleversante, qui va remettre ses choix et sa vie en question.
L’histoire, si elle n’est pas originale au début, devient plus surprenante par la suite. L’exotisme du Viet Nam et le brouhaha citadin de New-York sont perceptibles : ces deux lieux opposés illustrent bien les états d’âme du personnage d’Hoai. Lui aussi prend d’ailleurs de l’ampleur au fil des pages. On l’imagine très bien, calme, doux et pensif, très observateur, solitaire et sensible. Plein de bonté, il est aussi très égoïste et exécrable avec sa femme. Tout le long du récit, on ne peut s’empêcher de se mettre à sa place à elle : si préoccupée par son mari, elle ne reçoit en échange que de l’ignorance, de la mollesse, de la contradiction.
Durant le voyage d’Hoai, plusieurs meurtres de jeune vietnamiennes sont commis à New-York. Ils sont “signés” par un portrait du romancier, dessiné à la main. L’auteur, contre sa volonté, va donc devoir comprendre qui est ce tueur fan et fou pour mettre fin à cette série meurtrière. Cet élément attise notre curiosité et provoque le suspense.
La fin, bien que précipitée, est haletante : on a envie de savoir ! Impossible alors de lâcher le roman sans avoir parcouru les dernières pages. Seul regret : que l’enquête ne soit pas plus longue. Il manque peut-être quelques rebondissements, quelques fausses pistes, conçues pour frustrer le lecteur et faire des dernières pages un feu d’artifice.
Hormis cela, La femme du Lac Rouge reste un bon thriller : les personnages existent sous nos yeux, ils ont une allure, un visage, un caractère. L’intrigue est bien orchestrée, l’écriture est fluide et sensuelle. Amateurs d’enquêtes policières, de voyages et d’histoires d’amour, ce roman vous plaira, sans aucun doute.
AIROUDE Aurélie, La femme du Lac Rouge, iPagination éditions, 2012
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