Très bien. Vous allez me dire : “Encore ??!”. Eh bien, oui. Encore. Si vous avez un tant soit peu suivi mes péripéties littéraires, vous savez que je me suis offert deux livres de Yôko Ogawa au Salon du Livre 2012.
Je les ai presque lus à la suite. Entre temps, j’ai apprécié le deuxième tome de Hunger Games… mais je vous en parlerai plus tard, quand la trilogie sera digérée (me reste le dessert).
Les lectures des otages n’est pas un recueil de nouvelles mais il aurait pu l’être. Disons qu’on peut même le voir de cette façon. L’histoire ? Huit touristes étrangers sont pris en otages on ne sait pas trop où ni quand. Durant leur captivité, ils vont, l’un après l’autre, faire le récit d’un moment de leur vie et tout enregistrer.
Chaque chapitre est donc une fausse transcription d’un témoignage oral. Et encore une fois, les personnages semblent doux, émerveillés par le monde qui les entoure. Une femme passe une journée à admirer un lanceur de javelots ; un enfant accueille une drôle de dame-sorcière dans sa cuisine ; une jeune fille ressemble à la grand-mère morte de plein d’inconnus… les portraits sont variés. La mort rôde toujours quelque part, mais elle n’est pas dangereuse ni effrayante. Plutôt paisible, elle s’immisce dans la vie de chaque personnage.
Mon témoignage préféré est celui d’un homme qui s’amuse à participer à des réunions étranges : sauvegarde de langues régionales en voie de disparition, dessinateurs d’animaux imaginaires, amateurs de toiles d’araignée, parents ayant perdu leur enfant… Même s’il n’a rien à y faire, il y participe et s’émeut des inconnus qui l’accompagnent.
Très poétiques, ces récits se lisent facilement et appellent au rêve. Finalement, on se fiche un peu du contexte, de la prise d’otages. Yôko Ogawa en parle brièvement dans les premières pages et se concentre surtout sur les histoires de chacun. Une forme peu commune, donc, pour un roman.
Mon expérience japonaise s’arrête là pour l’instant. Bientôt, très bientôt, j’attaquerai la fameuse trilogie 1Q84, d’Haruki Murakami. Le pays du soleil levant fera donc son retour sur le blog un de ces jours.
Et autre super info qui va vous laisser bouche bée, j’en suis sûre : la remise des prix de la Critique Littéraire de Puteaux, c’est la semaine prochaine ! Pour la troisième année consécutive, je saurai si mes critiques ont été appréciées par le jury. Je vous en reparle !
OGAWA Yôko, Les lectures des otages, Editions Acte Sud, traduction de Martin Vergne, 2012 (2011 pour la version originale), 190 pages.
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