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Les paupières, Yôko Ogawa

lespaupieres Yoko OgawaJe ne connais rien de Yôko Ogawa. Seulement qu’elle est japonaise. Je me suis offert deux livres de poche de cet auteur au dernier Salon du Livre parisien, car comme vous le savez, le Japon était à l’honneur pour cette édition 2012. Impossible, donc, de repartir sans un ou deux bouquins japonais dans la poche. Surtout que je suis ignare en matière de littérature japonaise.

J’ai choisi Les Paupières parce que le titre et la couverture étaient doux. Eh oui. Je ne suis pas du tout violente ou brusque, malgré ma maladresse constante. J’aime les choses légères, même si mon cœur balance en général pour les romans noirs et les thrillers meurtriers. Allez comprendre.

Je disais donc que j’avais choisi ce livre pour la douceur qu’il dégage. Cette fleur à peine éclose n’est-elle pas sublime ?

Eh bien, elle résume parfaitement l’écriture de Yôko Ogawa. Légère, fragile, sensible, secrète. Ce livre rassemble en fait 8 nouvelles, relativement courtes. Chacune parfaite pour un aller en transport en commun.

Toutes ces histoires sont empreintes de nostalgie, de souvenirs. On y retrouve des personnages curieux mais discrets, qui écoutent ou observent d’autres personnages, souvent plus vieux qu’eux, qui ont quelque chose à raconter. La vie et la mort sont des thèmes largement abordés.

Je crois que j’ai préféré “Backstroke” (“dos crawlé”). Cette nouvelle raconte l’histoire d’un jeune homme parfaitement doué pour la natation, voué à un brillant avenir sportif. Un jour, comme ça, peu de temps avant les Jeux Olympiques, son bras gauche reste figé en l’air, collé contre son oreille. La famille s’agace, le jeune homme ne dit rien. Alors la mère, si admirative de son fils, devient folle peu à peu ; le père boit.

Le fait-il exprès ? Pourquoi ? On ne le saura pas. Mais je suis restée scotchée par ce personnage mutique qui, du jour au lendemain, abandonne son corps (ou est-ce son corps qui l’abandonne ?) et, par la même occasion, sa passion qu’est la natation.

J’ai compris que chez Yôko Ogawa, il ne fallait pas s’attendre à une fin retentissante ou surprenante, comme on peut en trouver chez Didier Daeninckx ou Roald Dahl. L’histoire s’arrête simplement. Un peu déroutant, au début, mais l’on s’y fait.

Bien sûr, si vous cherchez un petit livre rapide à lire, mais dynamique, avec de l’action, des rebondissements, de l’humour ou des meurtres, laissez tomber Les Paupières (ouaah, super blague !). Considérez plutôt ces nouvelles comme des parenthèses, comme des mini-bains chauds silencieux, à lire de temps en temps pour souffler et s’émerveiller des plus petites choses.

OGAWA Yôko, Les Paupières, Editions Acte Sud (collection Babel), traduction de Rose-Marie Makino-Fayolle, 2007 (2001 pour l’édition originale du recueil), 206 pages. 

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