Haaaa. Je viens enfin de terminer la lecture de ce long, long, long roman. Parce qu’il est en effet très long, 573 pages, dont 557 qui constituent le texte lui-même. Et parce qu’il faut s’accrocher pour le lire.
L’auteur nous présente la vie et le parcours de Sonia Gandhi, italienne d’origine qui a épousé Rajiv, le petit-fils de Nehru et fils d’Indira Gandhi, de grands premiers ministres indiens. On la suit depuis sa jeunesse, jusqu’à ses études à Cambridge où elle rencontre son futur mari, puis en Inde, où elle a fondé une famille et a, sans le vouloir, fait partie de la vie politique.
Tout cela est romancé par moments, décrit à la manière d’un essai ou d’une biographie par d’autres. Parfois, Sonia laisse la place à d’autres personnages, comme Indira Gandhi, qu’on observe dans ses choix les plus compliqués et les plus douloureux. Cette espèce de récit alterné et entremêlé est assez perturbant, ennuyeux. La vie politique indienne (et tout ce qu’elle implique) est beaucoup décrite, expliquée. Et malheureusement, moi, les romans qui parlent de politique, ça ne me passionne pas.
Bien sûr, j’ai appris beaucoup de choses sur la famille Gandhi, sur ses batailles et ses faiblesses, ainsi que sur le parcours incroyable d’une femme qui, simplement par amour, a accepté de mettre sa vie de famille de côté au profit d’une vie publique trop souvent malmenée. Bien sûr, j’ai compris la souffrance de Sonia face au meurtre de sa belle-mère, Indira, raconté à la manière d’un film, puis face à la mort de Rajiv, l’homme de sa vie. Bien sûr, je l’ai admirée et je l’admire encore pour avoir enfin réussi à rompre le règne des Gandhi qui les menait toujours à la mort, et pour avoir laissé place à un autre Premier ministre, d’une autre famille, d’une autre région.
Mais non, non. Je ne peux pas conseiller ce livre. C’est d’une longueur intenable, je l’ai déjà dit. C’est aussi un peu trop larmoyant, Sonia apparaît comme une reine, sans cesse adulée par l’auteur, et ça en devient lourd à la lecture. Et puis surtout, le début du roman et tout le dernier chapitre sont écrits au présent, et ça, je ne supporte pas. Je comprends le choix de l’auteur, puisqu’ici, le présent permet de faire une rupture avec tout le récit de la vie de l’héroïne et de l’ancrer dans le présent réel et dans l’avenir. Mais bon, ça reste quand même insupportable. C’est un critère personnel, évidemment.
Je suis soulagée d’en avoir enfin fini avec ce livre, qui est sur ma table de nuit depuis plus d’un mois… C’est comme si je m’étais noyée dans les pages, mille fois endormie le livre encore ouvert. Je salue tout de même l’hommage fait à Sonia Gandhi et à l’Inde.
MORO Javier, Le sari rose, Editions Robert Laffont, 2008 pour l’édition originale, 2010 pour la traduction française, 573 pages.