Je reviens, en ce début de mois de juillet, avec la deuxième critique que j’ai rendue pour le Prix de la Critique Littéraire. Le livre que j’ai le moins aimé de la série, je crois. Je publierai aussi des critiques toutes neuves des livres que je lis ou que j’ai récemment lu. Bonnes vacances!
Sans conteste, il faut aimer et aduler Michael Jackson pour apprécier la biographie proposée par Olivier Cachin. L’auteur s’est beaucoup documenté et le résultat est truffé de détails : dates précises, titres, noms, lieux… Même si cela semble assez original dans le style biographique, ces descriptions incessantes sont rapidement insupportables. Les chapitres, heureusement courts, décrivent, énumèrent… la liste des chansons, leur description, le contexte de leur écriture ; puis la liste des clips, leur description, le contexte de leur tournage… et ainsi de suite. Parfois, un chapitre plus rédigé, plus centré sur Michael lui-même vient alléger l’écriture.
Sans attendre une biographie remplie de rumeurs people et de détails personnels inutiles, on espère – en vain – une réflexion sur le personnage. Pourquoi a-t-il transformé son visage ? Pourquoi ses fans afro-américains l’ont autant prié et pleuré le jour de sa mort alors qu’il a physiquement renié ses origines ? L’hypothèse de la maladie de la peau est avancée dans le livre d’Olivier Cachin, toutefois, on ne pourra pas nier la transformation du nez de l’artiste. Ce questionnement sur l’aspect physique de cet homme n’est qu’un exemple, toutefois, il reste essentiel puisque c’est ce que l’on perçoit en premier chez lui. Michael Jackson n’est pas un artiste comme les autres : même ceux qui ne possèdent aucun de ses disques s’interrogent sur cet homme mystérieux.
Et puis une chose n’est jamais dite : l’inspiration que Michael Jackson a trouvée dans le personnage du mime Marceau. L’absence totale de ce grand nom dans le chapitre consacré au fameux moonwalk est regrettable, car même si le pas de danse, son rythme, son génie et sa beauté sont interprétés à merveille par Michael Jackson, quelque part, le mime Marceau en est à l’origine.
On peut tout de même relever quelques passages qui parviennent à susciter un brin de concentration et de fascination chez le lecteur : la malveillance de la Motown aux débuts artistiques de Michael Jackson ; la progression fulgurante de l’artiste aux côtés de Quincy Jones ; le chapitre sur le documentaire de Martin Bashir, Living with Michael Jackson, qui retrace le tournage et toute l’effervescence que ce film a entraînée ; le procès qu’a subit le chanteur durant quatre longs mois, face à une famille maléfique, avide d’argent et de pouvoir.
Olivier Cachin nous livre là une biographie essentiellement descriptive, ultra-documentée et admirablement objective. Pop Life est proche de l’inventaire et c’est dommage. Une fois le livre fini, on a déjà oublié tout ces détails et l’on se sent frustré d’en avoir appris si peu sur le personnage lui-même.
CACHIN Olivier, Michael Jackson : Pop Life, Éditions Alphée, 2008, 344 pages