Livres

La véritable histoire de Noël, Marko Leino

la-veritable-histoire-de-noel_marko-leinoPourquoi ce livre ?

C’est ma copine Sandrine du blog Vu de mes lunettes qui me l’a offert fin novembre, lorsque nous avons bu un thé ensemble à Paris… J’étais vraiment heureuse et étonnée de ce cadeau inattendu !

De quoi ça parle ?

Composé de 24 chapitres, ce court roman raconte l’histoire de Nicolas, 5 ans, vivant sur une petite île en Laponie. Après être devenu brutalement orphelin, il est recueilli par les habitants du village le plus proche : trop pauvres, ils décident de l’héberger un an chacun et à tour de rôle. Pour les remercier, Nicolas décide de fabriquer et d’offrir des jouets aux enfants à chaque Noël…

Mon avis

Vous vous en doutez : l’histoire de Nicolas donne une version de la naissance du Père Noël. C’est un petit roman jeunesse qui se lit bien sûr en décembre, aux alentours de Noël. C’est évidemment ce que j’ai fait, sur les conseils de Sandrine ! Je l’ai dévoré en trois jours, au creux de mon lit, les trois soirs précédent Noël. Et ce fut magique !

Je me suis laissée emporter par cette belle histoire écrite à la manière d’un conte. C’est un récit intemporel qui se déguste devant la cheminée, devant le sapin ou au cœur de l’hiver. J’ai adoré obtenir des explications de tous les mythes et autres habitudes de Noël, à travers les actions et décisions de Nicolas : les rennes, le costume rouge, les grelots, les jouets offerts aux enfants, le nom de « Père Noël »… au fur et à mesure, on comprend pourquoi tout cela et l’on savoure ces explications, données très naturellement au fil de l’histoire.

C’est définitivement un roman à lire aux alentours de Noël, parfait pour replonger dans l’ambiance des fêtes de fin d’année et les légendes de Noël qui ont rythmé notre enfance.

Merci Sandrine pour cette belle découverte !

Sachez qu’il existe un film tiré de ce roman, mais on me l’a déconseillé. Peut-être si je tombe dessus par hasard un jour…

Livres

Tout est possible mais rien n’est sûr, Lucile Gomez

tout-est-possible-lucile-gomezPourquoi cette bd ?

Parce que je suis Lucile Gomez depuis des années ! Je ne me souviens même plus comment j’ai connu son blog mais j’avais eu un vrai coup de cœur. Depuis, ses dessins sont souvent sur mon fond d’écran, mon écran de veille… Je change selon les saisons, les envies. Quand elle a présenté sa nouvelle bande-dessinée, je me suis empressée de me l’offrir et la gardais pour un moment tout particulier, où j’aurais le temps de la déguster. C’est chose faite !

De quoi ça parle ?

Vétille est ce qu’on appelle une « jeune diplômée ». Elle doit maintenant faire des choix : travailler, n’importe où, à n’importe quel prix, juste pour répondre à l’harcelante question « tu as trouvé un boulot ? », ou vivre ses rêves, prendre le temps, se battre pour ce à quoi elle croit… Un tête-à-tête avec les angoisses, les défaites mais aussi les réussites d’une jeune femme du 21e siècle.

Mon avis

Ceux qui me connaissent savent que je serai bientôt diplômée et lancée sur le fameux « marché de l’emploi », à nouveau. J’ai déjà vécu cela il y a 3 ans et c’était une expérience… singulière. La difficulté de trouver le travail pour lequel j’avais été formée faisait bien sûr partie de mon quotidien, mais c’est surtout une question plus existentielle qui m’a travaillée à l’époque (et je sens qu’elle est de retour) : le sens du travail. Son lien avec le bonheur. Son utilité. Travaillons-nous pour dire aux autres que OUI, nous avons un boulot, oui nous sommes fatigués le vendredi soir, oui nous gagnons un salaire et pouvons ainsi le dépenser… Que fait-on de nos rêves ? Nos idéaux ?

J’évoquais justement le sujet il y a quelques jours avec Xelou, une blogueuse partie en Nouvelle-Zélande pendant 1 an, et qui s’interrogeait justement sur son retour.

C’est donc une période pleine de doutes, de remise en question que je vais bientôt à nouveau affronter, mais qui est aussi au cœur de cette bande-dessinée formidable. Cette histoire résume absolument toute la problématique qui me tient à cœur. Elle pose les vraies questions, pointe du doigt les incohérences, montre ce qui est vraiment vital, ce qui nous rend heureux… Travailler parce que c’est obligatoire pour avoir un statut social respecté et estimé ? Vivre ses rêves en combattant les bien-pensants, les « c’est comme ça aujourd’hui », les « c’est quand que tu travailles ? », les « il faut pas faire sa difficile » ? L’un des deux est évidemment bien plus facile à choisir… Mais à quel prix ?

L’avenir nous dira si j’ai choisi le travail ou les rêves. En tout cas, cette BD est une très bonne matière à réflexion. Je vous la conseille FORTEMENT si la problématique vous intéresse, et même si ce n’est pas le cas, pour que vous arrêtiez de harceler vos proches en proie au doute.

Quant aux dessins, ils sont d’une poésie et d’une douceur… Voici quelques planches sans texte qui ont fait battre mon petit cœur (la plupart sont avec des bulles, pour information) :

tout-est-possible-planches

tout-est-possible-2

tout-est-possible-3

Chère Lucile, si vous passez par là, sachez que je suis immensément touchée par votre travail. On sent votre opinion, vos expériences à travers cette bande-dessinée. J’espère comme vous pouvoir partir le cœur léger sur mon vélo en croyant à tout prix que tout est possible ! Merci.

Livres

Entre chiens et loups, Malorie Blackman

entre-chiens-et-loups-malorie-blackmanPourquoi ce livre ?

J’en ai entendu parler à plusieurs reprises sur la blogosphère, avant de le croiser par hasard sur les étagères, chez mes parents. Je l’ai immédiatement rangé dans ma valise !

De quoi ça parle ?

Callum et Sephy sont deux adolescents que tout sépare, pourtant, ils sont meilleurs amis. Le premier est un Nihil : il est blanc, sa famille est pauvre et révoltée. La seconde est une Prima : elle est noire, fille du Premier ministre et issue d’une famille riche. Dans ce monde, les deux peuples s’affrontent. Il n’y a pas de place pour l’amitié, l’amour et la paix… Comment les deux héros vont-ils pouvoir évoluer ensemble ?

Mon avis

J’ai appris hier que Entre chiens et loups n’est que le premier tome d’une série de 4 romans : il va falloir que je lise la suite, car j’ai tout simplement adoré cette lecture ! L’impossible histoire d’amitié puis d’amour entre les deux personnages principaux est un sujet vieux comme le monde. Pourtant, l’auteur a eu la riche idée d’inverser le contexte par rapport à la réalité historique : cette fois, ce sont les Blancs qui sont méprisés et soumis aux Noirs. Ce simple changement apporte à l’histoire un regard nouveau et lui donne une forme d’originalité. Il fallait y penser !

Le plus étrange, c’est qu’en tant que lectrice, il a parfois fallu que je me rappelle qu’effectivement, Callum était blanc et Sephy noire. Comme si inconsciemment, mon cerveau associait les privilèges aux Blancs et l’oppression aux Noirs. Quand l’Histoire prend le pas sur l’imagination…

En plus de cela, j’ai beaucoup apprécié suivre les héros durant une longue période (4 ans je crois). Adolescents, ils évoluent très vite, prennent position, en fonction de ce qu’ils constatent autour d’eux. Influençables, toujours en plein doute, ils restent instinctivement attirés l’un vers l’autre. Sephy doit lutter contre les préjugés et sa famille qui se déchire, quand Callum apprend à détester ceux qui oppriment son peuple et tuent ses proches.

Le style, plutôt jeunesse, aurait pu me faire fuir : pourtant, il apporte une certaine insouciance au récit. Cela se justifie par l’alternance des points de vue des deux personnages à chaque chapitre, qui sont, rappelons-le, jeunes et pleins d’incertitudes.

La fin, quant à elle, balaye tout sur son passage : inattendue, osée, bluffante, radicale. Comment faire évoluer l’histoire après cela ? On n’a plus qu’une envie : le découvrir en lisant le tome 2.

BLACKMAN Malorie, Entre chiens et loups, éditions Milan, collection Macadam, 2005 (édition originale en 2001), traduit par Amélie Sarn, 397 pages

Livres

Méto, 1. La Maison, Yves Grevet

meto-la-maison-yves-grevetPourquoi ce livre ?

Il y a bien longtemps, j’avais lu une très bonne chronique de cette trilogie d’Yves Grevet sur le blog Les lectures de Kik, qui m’avait vraiment convaincue. Moi qui lis pourtant peu de romans jeunesse (mais pourquoiiii !?), j’avais noté le titre et l’auteur dans mon carnet. Et puis le miracle eut lieu : il est apparu devant moi en janvier, l’air de dire : “eh oh, il serait temps que tu m’achètes, tu crois pas ? Regarde, je suis sorti en poche !” L’argument était en béton, j’ai craqué.

De quoi ça parle ?

Méto est un jeune garçon qui ne sait rien de lui et du monde extérieur. Avec 63 autres garçons, il vit dans la Maison, un lieu clos mystérieux régi par des règles strictes. Chaque geste, chaque moment de la journée est prévu, organisé. Ici, pas de place à l’improvisation ! Les enfants ne savent qu’une chose : en grandissant, ils devront partir. Oui mais où ? Que cache la Maison et ses défenseurs ?

Mon avis

Je suis déjà prête à bondir pour m’offrir le tome 2 lorsqu’il sortira en poche (le 3 avril 2014) ! Oui, Méto est un très bon roman jeunesse, je l’affirme haut et fort ! On est un peu perdus au tout début, car l’univers nous est inconnu. Quelles sont donc ces règles bizarres, où il faut compter 50 secondes entre chaque bouchée, où, lorsqu’il est l’heure de dormir, il faut se comprimer sous les draps jusqu’à ne plus pouvoir bouger… ? Heureusement, très vite arrive un petit nouveau, comme c’est le cas lorsqu’un grand s’en va. Méto va donc expliquer le fonctionnement de la Maison au petit Crassus.

On est donc assez rapidement happé par cette Maison maléfique et autoritaire, où aucun faux pas n’est possible sans finir au Frigo, la pièce froide où l’on enferme les récalcitrants. Méto, en y passant 4 jours, va découvrir qu’il est possible de percer tous ces mystères à jour. C’est donc lui, l’élément perturbateur et le héros à la fois, qui va tout chambouler. Comme lui, on a hâte de savoir ce qu’il se passe dehors ! Où sont les femmes (on se le demande tous !) ? Ces enfants ont-il des parents à l’extérieur ? D’où sortent-ils ? Que deviennent les grands ?

Intriguant, haletant et passionnant : voilà les maîtres-mots de ce court roman, qui donne assurément envie de lire la suite. Il est l’heure de déjouer les complots et autres manigances ! Si comme moi vous êtes un peu paranoïaque dans les romans et soupçonnez tout le monde, que votre raison de lire est de résoudre des énigmes, emparez-vous de Méto, vous serez vite conquis !

GREVET Yves, Méto, tome 1 “La Maison”, éditions Pocket Jeunesse, 2013 (édité chez Syros en 2008), 237 pages