Livres

Lorsque j’étais une oeuvre d’art, Eric-Emmanuel Schmitt

oeuvre-dart_schmittPourquoi ce livre ?

C’est mon adorable tutrice de stage qui me l’a offert en revenant d’une virée en librairie. Plutôt court, il arrivait pile poil au moment où je terminais un autre roman alors j’ai enchaîné avec celui-là.

De quoi ça parle ?

Un homme, seul et désespéré, s’apprête à sauter d’une falaise, quand un étrange monsieur lui demande 24h pour le faire changer d’avis. Ce drôle d’énergumène, artiste mondialement reconnu prénommé Zeus-Peter Lama, va transformer le dépressif en véritable œuvre d’art, lui ôtant toute humanité au profit de son art.

Mon avis

Lorsque j’étais une œuvre d’art est un roman tout aussi farfelu que l’artiste de l’histoire : parfois amusant, parfois triste ou même scandaleux, il a le mérite de ne pas laisser indifférent. La transformation du héros en œuvre d’art, la manipulation de son corps, la disparition de sa capacité à penser et s’exprimer sont tout autant de pistes de réflexion autour de l’art. Schmitt pose discrètement des questions philosophiques : qu’est-ce que l’art ? Comment définir l’être humain ? Est-ce que tout peut être art ?

C’est donc plutôt un conte philosophique qu’un roman contemporain : les lieux sont imaginaires et indéfinis, la maison de Zeus fantasque, les personnages flous, plein de poésie… Tout cela n’est que prétexte à la réflexion. On se croirait dans un film de Tim Burton, le morbide en moins.

Je n’ai donc cessé de me poser des questions sur l’art grâce à ce petit bouquin, mais j’ai finalement assez peu apprécié l’intrigue. Je ne me suis pas attachée aux personnages, et même si cela n’est sans doute pas le but de ce roman, c’est une chose qui m’a manquée.

A lire si le sujet vous intéresse, car c’est néanmoins une bonne façon de s’interroger, surtout aujourd’hui, où le débat « c’est de l’art / ça ne l’est pas » fait fureur lorsqu’un Jeff Koons s’installe à Versailles ou que les musées s’ouvrent à l’art moderne et au design d’objet.

SCHMITT Eric-Emmanuel, Lorsque j’étais une œuvre d’art, éditions Le Livre de Poche, 2014 (première édition en 2002), 253 pages

Livres

L’alchimiste, Paulo Coelho

lalchimiste-coelhoPourquoi ce livre ?

Je ne sais plus quand ni par qui j’avais entendu parler de ce roman sur Twitter, qui semblait apaisant et passionnant. Je me le suis donc offert il y a quelques mois mais n’ai commencé sa lecture que la semaine dernière.

De quoi ça parle ?

L’alchimiste raconte l’histoire de Santiago, un jeune berger espagnol. Un jour, il rencontre dans un petit village un vieux monsieur très étrange et lui raconte un de ses rêves, dans lequel il trouve un fabuleux trésor au pied des Pyramides d’Egypte. Le vieux le pousse alors à partir à la recherche de ce trésor. C’est ainsi que Santiago prend la mer, arrive au Maroc, et débute ainsi son aventure.

Mon avis

L’alchimiste n’est pas vraiment un roman. C’est un texte philosophique et initiatique qu’il ne faut pas prendre au pied de la lettre. On risquerait sinon de prendre l’auteur pour un fou adepte des substances illicites, notamment lorsqu’il fait converser le héros avec le Vent, le Soleil et Dieu lui-même. Une fois que l’on a compris cela, on peut se plonger sans problème dans cet univers épuré.

Santiago n’est qu’en fait qu’un élève, un disciple. Il suit les conseils du vieux rencontré au début du roman, et se laisse porter par ce qui l’entoure. Il se fait piéger par un voleur ? C’était écrit. Il aide un marchand de cristaux durant un an ? Que ce soit ainsi. Le trésor attendra. De cette manière, les rencontres et les choix qu’il fait orientent son destin.

Tous ces petits évènements, qu’il appelle signes, le mènent à l’Alchimiste, donc. Loin d’être un personnage clef de ce livre (comme le sous-entend le titre), ce dernier n’est qu’une rencontre de plus (selon moi). C’est celui qui aidera Santiago à trouver ce qu’il cherche, en lui apprenant à faire confiance au reste du monde, aux éléments terrestres et au destin.

Pas de suspense fou furieux, de rebondissements haletants ou d’évènements transcendants dans ce roman, donc. Il s’agit plutôt d’un conte philosophique, qui fait réfléchir le lecteur sur ce que l’on veut vraiment, sur les façons d’atteindre son but, sur sa véritable destinée. Une façon de réveiller la part de rêve qui vit en chacun de nous. A lire !

COELHO Paulo, L’alchimiste, éditions J’ai Lu,  2010 (1994 pour la première publication française, 1988 pour l’originale), traduit du portugais par Jean Orecchioni, 191 pages