Livres

Chanson douce, Leïla Slimani

[J’ai reçu ce livre dans le cadre des Matchs de la Rentrée Littéraire 2016 organisés par Price Minister. Le principe ? Un livre de la rentrée littéraire au choix en échange d’une chronique. Comme l’année dernière, il était demandé un avis créatif/original, j’ai donc opté pour la forme « chanson », compte tenu du titre du roman que j’ai choisi.

Sur l’air d’« Une chanson douce » d’Henri Salvador, à réécouter ici pour avoir l’air dans la tête.]

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Une chanson douce
Raconte Leïla Slimani,
Comme une secousse
Des premiers mots bien choisis.

Regard extérieur
Ecriture si précise,
C’est avec froideur
Que l’on suit l’étrange Louise.

Parfaite et indispensable
Elle est la nouvelle nounou,
Ouh, ouh, ouh, ouh !
Myriam et Paul trouvent formidable
Qu’elle dirige toute la smala
La, la, la, la.

Pourtant le malaise
S’installe petit à petit,
L’ambiance nous pèse
Louise nous cause du souci.

Elle est mystérieuse
Et parfois trop impulsive,
Un jour cajoleuse
Le lendemain agressive.

Même si l’on connaît déjà la fin,
On veut comprendre le pourquoi,
La, la, la, la
Difficile de lâcher ce refrain,
On a le cœur dans l’estomac,
Et on aime ça

Un récit étrange,
Un style glacial et tranchant,
Slimani dérange
Un incroyable roman

Moi je vous conseille
Cette histoire qui tourne court
Cette petite merveille
Peut-être finira Goncourt

#MRL16 #PriceMinister

Livres

Trente-six chandelles, Marie-Sabine Roger

roger_trente-six-chandellesPourquoi ce livre ?

Je l’ai choisi et reçu dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire 2014 de Price Minister-Rakuten. Pour rappel, le site permet aux blogueurs de recevoir gratuitement un des livres de la rentrée littéraire, en échange d’une chronique de blog. J’avais déjà participé à l’opération l’année dernière et avais chroniqué l’étrange Lady Hunt, de Hélène Frappat.

De quoi ça parle ?

Nous sommes le 15 février. Mortimer Decime a aujourd’hui 36 ans. Allongé sur son lit, il attend la mort, qui devrait arriver à 11h pile. En effet, depuis quatre générations, les hommes de sa famille meurent à cette heure exacte, le jour de leur 36e anniversaire. Mortimer s’est donc préparé au pire. Mais si le destin en décidait autrement ?

Mon avis

WHAHOU ! Quel roman génial ! Un bouquin tendre, plein d’humour, d’amour, d’originalité. Quel plaisir ! Se plonger dans ses pages a l’effet d’un Kiss-Cool. Nous voilà rafraîchis, sourire aux lèvres !

Notre héros Mortimer est un homme désabusé mais infiniment drôle. Il revient sur la vie de ses ancêtres et raconte avec sérieux leurs invraisemblables et désopilantes façons de mourir. Puis il nous présente ses deux amis, Nassardine et Paquita, le couple parfait mais désaccordé, délurés, amoureux, pleins d’attentions pour lui, qu’il fréquente depuis de longues années et a qui il confie ses rêves. Enfin, il fait entrer en scène la mutine Jasmine, dont les passe-temps sont de se faire consoler par les gens (pour qu’ils se sentent utiles) et de fabriquer des chapeaux farfelus. Bref, Mortimer et les autres personnages sont tous un peu perchés sur leur nuage. Très touchants, très humains, on aimerait profondément les rencontrer.

Le style de l’auteur et la structure du livre m’ont aussi charmée. L’écriture, légère, caustique ou tendre, se joue de la mort et des petits drames de la vie ; elle illumine les pages et embelli les personnages que l’on aime déjà tant. Les chapitres, eux, sont aérés, découpés de manière inattendue. Ils font que nos yeux filent à toute vitesse et que l’on engloutit ce joli roman.

Trente-six chandelles est un intelligent livre-doudou. Je l’ai serré contre ma joue en le terminant, le cœur tout content. A lire si vous avez le moral dans les chaussettes ou que vous avez envie d’une bonne dose d’humour et d’amour.

Merci Price-Minister pour cet envoi et cette magnifique découverte !

Informations complémentaires

Marie-Sabine Roger est notamment l’auteur de La tête en friche (dont j’avais adoré l’adaptation cinématographique avec Gisèle Casadesus) et Bon rétablissement, aussi adapté au cinéma récemment (avec Gérard Lanvin) par Jean Becker. Tout ça pour dire que ses romans semblent parfaits pour le cinéma !

ROGER Marie-Sabine, Trente-six chandelles, éditions du Rouergue, 2014, 278 pages

Livres

Lady Hunt, Hélène Frappat

lady-huntPourquoi ce livre ?

J’ai reçu ce roman dans le cadre des matchs de la Rentrée Littéraire 2013 organisés par Price Minister-Rakuten. Le site permettait aux blogueurs de recevoir un livre et de le chroniquer. Première inscription pour moi !

De quoi ça parle ?

Laura, agent immobilier à Paris, est hantée par un rêve, celui d’une grande maison sombre perdue dans la brume. Obsédée par la maladie de Huntington qui a frappé son père quand elle était jeune, elle a peur de voir en ce rêve le premier symptôme de la maladie, qui provoque des troubles cognitifs et moteurs chez ceux qui en sont atteints. Laura va donc enquêter sur l’histoire de sa famille et la signification de ce rêve mystérieux.

Mon avis

Lady Hunt est un roman pour le moins troublant : on vacille sans cesse entre rêve et réalité, imaginaire et faits réels. L’auteur crée à chaque page une ambiance vaporeuse. Comme le personnage principal, on se sent sans cesse dans le brouillard, avançant à tâtons. Cette impression, d’abord aveuglante et désagréable, devient par la suite attirante : on aimerait aussi comprendre le rêve de Laura.

L’écriture d’Hélène Frappat y est aussi pour quelque chose : aérée et pleine de poésie, elle permet d’enchaîner les pages sans difficulté, parfois même sans comprendre ce que l’on lit. Les phrases sont mystérieuses, les voix résonnent au creux de Laura, les symboles affluent autour d’elle, dans les appartements qu’elle fait visiter, dans les personnes qu’elle rencontre. Ces phases un peu fantomatiques alternent avec des passages plus concrets, dans lesquels l’héroïne interroge sa mère ou passe du temps avec sa jeune sœur. Cela permet de souffler un peu et d’avancer dans le récit.

Lady Hunt est un livre si étrange qu’il est difficile de savoir si on l’a aimé ou pas : parfois mystérieux et opaque, parfois passionnant, il crée un sentiment contradictoire. Très bien conçu par l’auteur, le mystère ambiant crée une bulle autour du lecteur dès que celui-ci entame un chapitre. Cette sensation assez rare mérite d’être soulignée et permet, une fois le roman terminé, d’admettre que l’on a passé un bon moment.

La note attribuée : 15/20

Je remercie bien sûr Price Minister pour l’envoi de ce roman.

FRAPPAT Hélène, Lady Hunt, éditions Actes Sud, 2013, 318 pages