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[Concours] Vous reprendrez bien un peu de chômage ?, Camille Lefèvre, Elise Duclaud-Lacoste

vous-reprendrez-bien-un-peu-de-chomage_camille-lefevre_elise-duclaud-lacostePourquoi ce livre ?

Parce qu’Elise Duclaud-Lacoste, c’est ma SUPER-COPINE vous pouvez la suivre sur Twitter) ! Ok, j’avoue, je n’ai pas trouvé ce bouquin par hasard… Mais j’ai plus ou moins suivi les étapes de sa création, de l’idée jusqu’à la sortie en librairie. La classe à Dallas pour ma copine de Master et ma camarade de galère d’ex-chômeuse !

De quoi ça parle ?

C’est un petit guide pratique humoristique, à la manière de La femme parfaite est une connasse des sœurs Girard, consacré à la galère de recherche d’emploi après les études. Le concept ? Suivre les étapes de cette galère durant 40 jours (en vrai, ça dure plus longtemps).

Mon avis

Le titre est à l’image du contenu : décalé, moqueur, drôle et sympathique, ce petit bouquin chaleureux est une jolie petite réussite. Je ne dis pas ça parce que l’une des deux auteures est mon amie, même si bien sûr mon avis reste subjectif (et que je déborde d’admiration pour mon Elise !).

Aéré, lumineux, il rassemble de courts textes qui s’adressent directement au lecteur et répertorient toutes les situations vécues par un jeune diplômé au chômage : la période où l’on apprécie le temps libre, la motivation sans borne, la remise en question, les conseils mal avisés des proches, la déprime, l’espoir… Le tout agrémenté d’illustrations discrètes, dans une mise en page aérée et dynamique. C’est tout beau !

Divisé en 40 mini-chapitres (qui font chacun 2 pages) correspondant à 40 jours, ce petit bouquin joue avec les mots et les situations. En temps qu’ancienne chômeuse jeune diplômée (qui plus est accompagnée par Elise durant cette période), je m’y suis retrouvée !

Bien sûr, c’est un guide humoristique à ne pas prendre au sérieux, mais ça fait relativiser et comprendre que l’on n’est pas seul.

Enfin, c’est un bouquin à l’esprit plutôt « citadin ». C’est le point de vue d’une ex-étudiante qui a suivi des études supérieures, et ça ne se veut pas universel (pas sûre que ça parle à un jeune bachelier par exemple, ou à quelqu’un qui a perdu son emploi). A savoir également : le guide affirme dès le début le parti pris de s’adresser à un lectorat féminin (et d’accorder tous les verbes pour cela), puisque les situations décrites sont plus ou moins inspirées des expériences des auteures. Un choix qui m’a surprise, puisqu’a priori, garçons et filles vivent les mêmes situations lorsqu’ils sont au chômage. Malgré cela, les deux sexes se retrouveront parmi ces pages, sans aucun doute !

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Elise la bleue et Camille la rayée en dédicace, le 27 avril 2016 à la librairie Maruani (Paris 13e) – Une chouette soirée qui a rameuté du monde !

Comme Elise est une super-copine et que j’ai l’occasion de vous faire plaisir, je vous propose un mini-concours pour gagner 3 exemplaires de Vous reprendrez bien un peu de chômage ? par tirage au sort !

A savoir :

  • Le concours est ouvert jusqu’au jeudi 2 juin 2016, 23h59. Les 3 gagnant(e)s seront annoncés sur le blog et contactés directement le lendemain pour obtenir les adresses postales.
  • C’est l’éditeur Marabout qui se chargera d’envoyer les 3 exemplaires : dans ce cadre, le concours est ouvert à la France, la Suisse et la Belgique.
  • Sans réponse des gagnant(e)s avant le 10 juin 2016, d’autres participant(e)s seront tirés au sort.

Bonne chance et merci (ce sont de chics filles, elles méritent ce beau succès) !!

Concours terminé

Tadaaam ! Merci à tous pour votre participation ! Comme promis, les 3 gagnant(e)s ont été tirés au sort et sont donc :

tirage au sort

Félicitations à vous trois ! Rendez-vous dans votre boîte mail pour me communiquer votre adresse postale.

Livres

Les proies, dans le harem de Kadhafi, Annick Cojean

CV-Les ProiesOK.qxp:301,3x205Pourquoi ce livre ?

Je n’en avais entendu que du bien. Lorsque ma grand-mère l’a reçu pour Noël, je me suis empressée de lui demander de me le prêter quand elle le voudrait. Ce fut chose faite il y a un mois environ.

De quoi ça parle ?

Il s’agit d’une enquête menée par la journaliste Annick Cojean sur les horreurs commises par Kadhafi et ses sous-fifres : le Guide libyen, depuis des années, a en effet séquestré, violé, torturé et tué des centaines de femmes et jeunes filles, qui composaient son harem personnel au sous-sol de sa villa. Horrifiée par les rumeurs, Annick Cojean a enquêté et obtenu quelques témoignages, dont celui de Soraya, détruite mais courageuse, qui raconte dans le détail l’enfer qu’elle a vécu alors qu’elle n’avait que 13 ans.

Mon avis

Difficile d’écrire sur le sujet tant il est terrible… Je ne sais pas par où commencer, car je suis encore bouleversée par ce que j’ai lu. Le livre est découpé en deux parties : d’abord, on découvre le récit de Soraya, l’une des esclaves sexuelles de l’ancien dictateur libyen. La jeune fille, qui a aujourd’hui mon âge, raconte tout dans le détail : son enfance, la visite du Guide dans son école, comment elle fut choisie puis enlevée, sa vie d’esclave, ses humiliations, sa descente en enfer… Dès le début, on est happé par son histoire : elle semble irréelle, impensable. Pourtant, c’est bien la vérité qui éclate au grand jour : fou, dangereux, pervers et meurtrier, Kadhafi n’a pas seulement mené une dictature extrême en Libye, il a commis d’horribles méfaits, protégé par sa toute-puissance et par les traditions de son pays.

Car les viols, les crimes et les séquestrations subis par toutes ces femmes ne sont que sources de souffrance et de honte. Là-bas, le sujet est tabou, bien plus encore qu’en France. Détruites, honteuses et rongées par le désespoir, les victimes ne sont pas encouragées à parler de leur histoire. La deuxième partie du livre est dédiée à l’enquête de l’auteur, qui a rencontré d’autres femmes. Sous couvert d’anonymat, les voici qui racontent elles-aussi les horreurs qu’elles ont vécues, en priant la journaliste de ne pas ébruiter leurs témoignages.

Certains hommes, aussi, sont appelés à donner leur avis : des employés, qui savaient et ne disaient rien, ou ne pouvaient rien dire ; des victimes, aussi, eux-aussi violés et séquestrés par le Guide ; des responsables de l’armée, qui faisaient semblant de tout ignorer mais protégeaient tout de même les femmes de leur famille.

A la lecture de ce livre ressort deux grandes idées : Kadhafi était un monstre sans foi ni loi, prêt à tout pour assouvir ses pulsions sexuelles morbides. Le sexe fut le moyen pour lui de tout contrôler et d’avoir un droit de vie ou de mort sur quiconque. Savoir qu’il a côtoyé d’autres chefs d’Etat et des personnalités du monde entier, alors qu’en son sous-sol croupissaient des filles et des femmes, est une pensée insupportable. Moi-même, je me suis souvent demandé ce que je faisais durant ces instants… L’autre idée qui ressort du livre, c’est bien sûr que la Libye, encore rongée par ces années terribles, n’ignorait rien de ces horreurs. Encore aujourd’hui, tout cela semble connu des Libyens, mais ils n’en parlent pas. On préfère étouffer ces sombres années plutôt que de faire hommage aux victimes et de les libérer d’un poids qui les étouffe.

Sur ce, je vous laisse avec un petit mot écrit par ma grand-mère, qui résume très bien mon opinion :

Il est bon parfois de se pencher sur le sort des femmes esclaves sexuelles de dictateurs fous, ou otages d’hommes de guerre ou même de paix. Souvent exclues de la société, certaines meurent de honte et de désespoir. D’autres osent dire leur calvaire et dénoncent leurs tourmenteurs, qui seront rarement poursuivis. Il est des femmes qui lèvent la tête et tissent, ensemble, un avenir meilleur pour leurs petites filles, souvent à leurs risques et périls. Femmes Courage, Femmes Résistantes, que puis-je faire pour vous aider ? Parler de vous.

COJEAN Annick, Les proies, dans le harem de Kadhafi, éditions Grasset, 2012, 324 pages