Expositions et visites·Films

Bilan culturel d’avril 2017

Le mois d’avril détient à ce jour la palme du mois le plus pauvre en découvertes culturelles… Une semaine de vacances puis deux semaines de repos maladie auront eu raison de mes sorties…

Visite

La Fête de la Coquille Saint-Jacques des Côtes d’Armor 2017

affiche-fete-de-la-coquille-saint-jacques-erquy-2017En bons gourmands, nous avons planifié nos 5 jours de vacances en Bretagne en fonction de la Fête de la Coquille ! Nous avons l’habitude d’aller passer quelques jours dans cette région et avions toujours raté cet événement. Cette fois-ci, pas question !

La Fête de la Coquille tourne chaque année, entre trois villes de la baie de Saint-Brieuc (haut lieu de pêche de la coquille Saint-Jacques) : Erquy, Saint-Quay Portrieux et Paimpol. En 2017, le hasard nous a mené à Erquy, un petit coin tranquille entre Saint-Brieuc et Saint-Malo.

Durant deux jours, nous avons donc dégusté une vingtaine de coquilles chacun. Juste dorées à la plancha, sous nos yeux, et servies dans un petit verre en plastique ou une petite boîte, agrémentées de riz au curry ou de purée.

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Les touristes côtoient les gens du coin dans ce petit port de pêche ensoleillé et rendu piétonnier pour l’occasion. On déambule au milieu des stands de spécialités – kouign amann, gâteaux bretons, peintures et sculptures d’artistes locaux, bijoux fait main, bonbons, bar à cidre et bière…

Ma partie préférée : le marché aux poissons où l’on vend un kilo de coquilles 3,80 € et où l’on peut déguster 6 huîtres pour 5 €.

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Ici, les connaisseurs expliquent la pêche à la coquille, la manière de la cuisiner… saviez-vous par exemple qu’une coquille Saint-Jacques fraîche ne peut pas être vendue avec son corail entre septembre et avril ? Le corail étant l’organe reproducteur de l’animal, et la période de reproduction (interdite à la pêche) ayant lieu de mai à septembre, il s’agira forcément d’une coquille congelée de l’année précédente. Pas de corail sur les coquilles fraîches ! Retenez cela la prochaine fois que vous irez chez le poissonnier.

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Bref ! Vous le sentez sûrement, cet événement m’a beaucoup plu et m’a aéré l’esprit. Les deux soirées se sont terminées en musique, d’abord avec le loufoque et passionnant Sanseverino, ensuite avec le rock breton de Merzhin.

C’est un week-end que je vous conseille, si vous avez l’occasion d’y aller aux prochaines éditions ! Aéré, instructif, amusant et plein de gourmandises.

Cinéma

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Kong Skull Island, de Jordan Vogt-Roberts

Je suis assez fan du personnage de King Kong et j’avais beaucoup apprécié le film d’origine de 1933 et la version 2005 de Peter Jackson. Cette fois-ci, je fus assez déboussolée. Le scénario est assez différent de l’histoire originale : il se concentre sur la rencontre entre les hommes et le gorille géant et fait de leur cohabitation le sujet du film. Même si cela aurait très bien pu me convaincre, je n’ai pas supporté la violence et l’action continues… De plus, le réalisateur extrapole et imagine une île peuplée de créatures géantes. Il n’y vit pas qu’un gorille géant, mais aussi une araignée géante, un … L’équipe de militaires qui découvre les yeux écarquillés ce monde incroyable ne m’a pas plus touchée que ça. Pour toutes ces raisons, je suis sortie déçue de la séance cinéma, étonnée par ces choix et peu convaincue.

Voilà, ce sera tout pour moi cette fois-ci. Rendez-vous fin mai !

Livres

Fleur de tonnerre, Jean Teulé

fleur-de-tonnerre-jean-teulePourquoi ce livre ?

Parce que Jean Teulé ! Je n’attendais que la sortie en poche pour m’offrir son dernier roman en date.

De quoi ça parle ?

Bretagne, 19e siècle. Dès l’enfance, Hélène Jégado s’identifie à l’Ankou, la Mort. Elle se sent investie d’une mission : empoisonner tous ceux qui croiseront sa route. La voilà qui traverse la Bretagne et sème la mort chez les enfants et les adultes.

Mon avis

Jean Teulé a le chic pour raconter la vie de personnages hors du commun : une fois de plus, il s’intéresse à l’un deux, Hélène Jégado, meurtrière folle et sereine, qui a assassiné à coup de belladone et d’arsenic dans toute la Bretagne.

On suit cette femme incroyable dès son enfance, alors qu’elle empoisonne sa mère, jusqu’à un âge avancé. Impassible et discrète, Hélène, alias Fleur de tonnerre, est une femme appréciée, cuisinière talentueuse – et pour cause ! Elle a cet ingrédient magique qui ne laisse pas de marbre… Le personnage à lui seul fascine : on n’arrive pas à la détester, malgré les horreurs accomplies.

L’écriture de l’auteur, précise, intelligente, tranchante, est une fois de plus au rendez-vous. Jean Teulé sait précisément comment incarner cette femme si obscure, qui tue sans but. Pas de longs discours ni d’interminables situations. L’action est rapide, efficace. Hélène assassine plusieurs personnes en une phrase puis déambule à travers les chapitres… Elle poursuit sa mission sans ralentir. Peu importe finalement les nombreux noms qu’elle croise : même si l’auteur a sans doute effectué un long travail de recherches, ces énumérations n’ont qu’un seul objectif, enrichir la liste des victimes de l’héroïne.

Si vous ne connaissez pas encore le style de Teulé, Fleur de tonnerre est un excellent moyen de s’y mettre. C’est aussi un très bon roman pour les amateurs de l’écrivain et de son écriture inimitable. Teulé, l’un des meilleurs auteurs de notre siècle, selon moi.

TEULE Jean, Fleur de tonnerre, éditions Pocket, 2014 (première édition en 2013), 261 pages