Haaa… Gaston Leroux. C’est le troisième livre que je lis de lui. J’avais déjà aimé La poupée sanglante et La machine à assassiner. Ca se confirme avec celui-ci.
Dès le début de l’histoire, on assiste à la mort subite de Maxime d’Aulnay, tout juste nommé académicien. Cela est d’autant plus effroyable que son prédécesseur est décédé de la même façon, il y a peu de temps.
Ce siège, aillant appartenu à Monseigneur d’Abbeville, semble tout à fait malfaisant ! Et ce depuis qu’on l’a refusé à un mage au nom à coucher dehors (Eliphas de Saint-Elme de Taillebourg de la Nox, exactement). Aurait-il été frappé d’une malédiction, où celui qui voudrait s’en emparer mourrait instantanément ?
Toujours est-il que Hippolyte Patard, le secrétaire perpétuel de l’Académie française, nous fait une petite déprime. Ne pourra-t-il jamais reléguer ce fameux fauteuil…? Les immortels (les académiciens, quoi) seront-ils éternellement 39, désormais ? Toujours est-il que lorsque Martin Latouche, un homme de lettres, se présente au poste, il est immédiatement admis. Mais cet homme est auréolé de mystère… Pourquoi sa servante affirme-t-elle qu’il s’est enfermé avec deux autres hommes l’autre jour ? Qu’ont-ils manigancé ? Et puis, quelle est cette affreuse petite musique qui tourne en boucle sous ses fenêtres ?
Bon, ce n’est pas trop vous dévoiler l’intrigue que d’affirmer que ce fameux Martin va lui aussi rendre l’âme, on ne sait pas trop comment. Bref, à ce moment-là, on a envie de savoir ce que c’est que ce bazar-là ! Une malédiction jetée par un mage frustré ? Hmmm… ce serait trop simple.
Apparait donc un petit monsieur rondouillard, qu’on imagine avec une bonne bouille, du genre Sherlock Holmes (vous le voyez pas comme ça, vous ?)… Monsieur Gaspard Lalouette ! Déjà, il a un joli nom. Il est antiquaire, marchand de breloques et assez curieux. Le voilà qui va mener son enquête et, pourquoi pas, se proposer au siège hanté !
Gaston Leroux est un spécialiste des enquêtes façon polar, des histoires à dormir debout, des personnages futés, drôles et touchants. Le suspense n’est pas intenable mais l’histoire reste mystérieuse et, après tout, on voudrait bien comprendre. C’est ce qui nous fait rester jusqu’au bout, accompagnés d’un Monsieur Lalouette formidable, un poil courageux, un brin peureux, fier et timide à la fois.
Envie de passer un bon moment, de découvrir une histoire dans le style de celles qu’on vous racontait étant enfant ? Je vous conseille Le fauteuil hanté ! Et puis si vous aimez ce style un peu farfelu, amusant et énigmatique, testez La poupée sanglante. De mon côté, va bien falloir que je lise Le mystère de la chambre jaune, quand même.
Et puis je viens d’apprendre que le roman a été adapté par Claude Chabrol en 2010 et diffusé sur France 2 parmi leurs fameux “contes et nouvelles du XIXe siècle”. Ca me dirait bien de le voir, tiens !
[La couverture du livre que j’ai mis là n’est pas celle que j’ai à mes côtés, la mienne date de 1979 et je ne la trouve nulle part sur le net.]
LEROUX Gaston, Le fauteuil hanté, Editions Gallimard, 1979, publié la première fois en 1909-1910 dans le mensuel Je Sais Tout, 164 pages.
Très bon livre et dont voici un lien, si cela vous interesse.
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Fauteuil_hant%C3%A9
Bonne lecture !
Mistigris54