Livres

Les Royaumes du Nord 1, Stéphane Melchior et Clément Oubrerie

royaumes-du-nord-bdPourquoi cette BD ?

Il y a un mois, j’ai vu Pénélope Bagieu la présenter sur Madmoizelle et là, j’ai eu un arrêt cardiaque (ou presque) : « QUOI ? On a adapté la série de romans A la croisée des mondes de Philipp Pullman et personne ne me dit rien ? » fut ma réaction. Quelques jours plus tard, de passage en librairie, je me la suis offerte et l’ai lue très rapidement.

De quoi ça parle ?

Lyra, jeune adolescente orpheline, vit dans un collège anglais. Un jour, elle découvre qu’il existe un monde parallèle que l’on peut rejoindre par le Nord, ainsi qu’une Poussière mystérieuse qui passionne tous les érudits qui l’entourent. Lorsque son ami Roger disparaît, comme beaucoup d’enfants, elle décide de partir à l’aventure et de rejoindre son oncle Lord Asriel dans les Royaumes du Nord.

Mon avis

J’avais adoré la trilogie A la croisée des mondes de Pullman lorsque j’étais jeune ado, qui, à mon sens, est de bien meilleure qualité que certaines séries actuelles (percevez-vous la référence à une certaine Divergente…?). Malgré cela, j’ai oublié une bonne partie de cette aventure magique : la BD de Stéphane Melchior et Clément Oubrerie fut un formidable moyen de m’y replonger.

Tous deux parviennent selon moi à recréer l’univers de Pullman : parfois sombre, parfois lumineux, dans un monde proche du notre mais aussi fantastique. Lyra a tout de la Lyra du roman, curieuse, imprudente, courageuse et impulsive. On y retrouve avec plaisir les « daemons » qui accompagnent les humains, sous de multiples formes animales. On aime se promener dans les couloirs du Jordan College, fuir la fascinante Mme Coulter, prendre la mer en compagnie des Gitans, déchiffrer l’aléthiomètre, cette sorte de boussole qui permet de découvrir la vérité… L’aventure commence !

Les dessins, quant à eux, m’ont aussi convaincue : très colorés, ils font renaître les lieux et les personnages que j’ai tant aimés. J’ai hâte de lire la suite, pour enfin découvrir le Nord en dessins. Le talent de Clément Oubrerie augure de magnifiques planches. Vivement !

MELCHIOR Stéphane et OUBRERIE Clément, Les Royaumes du Nord 1, d’après l’œuvre de Philip Pullman, éditions Gallimard, 2014, 78 pages

Livres

La passe-miroir, 1. Les fiancés de l’hiver, Christelle Dabos

la-passe-miroir-tome1-christelle-dabosPourquoi ce livre ?

Encore une blogueuse à l’origine de cette lecture jeunesse ! Décidément ! Manon, de la chaîne Youtube QuietManon, a été la manipulatrice du jour. Ah bravo !

De quoi ça parle ?

Ophélie est une jeune fille solitaire et sauvage aux passe-temps étranges : d’abord, elle traverse les miroirs pour se déplacer ; ensuite, elle a le pouvoir de “lire” les objets et connaître ainsi leur passé. Elle vit sur l’arche d’Anima, où les objets vivent et réagissent autant que les humains. Un mariage forcé avec le bourru Thorn va bouleverser sa vie… La voilà obligée de le suivre sur la Citacielle, dans le grand Nord, où tout n’est qu’illusion et complots.

Mon avis

Ce premier tome de la trilogie La passe-miroir a su me charmer, bien assez pour que j’ai envie de lire les tomes qui suivront. D’abord parce que je me suis immédiatement sentie proche d’Ophélie, affublée de ses lunettes et son écharpe. Elle ne demande rien à personne, et pourtant, elle va se retrouver, malgré elle, embarquée dans une histoire abracadabrante, dans un monde très mystérieux, entourée de gens loufoques ou dangereux. Bref, on se prend d’amitié pour cette jeune fille, qui semble avoir plus d’influence qu’elle en a l’air.

Le monde imaginaire que dresse Christelle Dabos est ensuite très intéressant : il fourmille d’idées et a déjà l’étoffe d’un univers à la Poudlard (Harry Potter) ou Gwendalavir (La quête d’Ewilan). On l’imagine sans problème adapté au cinéma, même si cela semble complexe à réaliser (en réalité, on l’espère plus qu’on ne l’imagine…). La Citacielle, majestueuse et pleine de surprises, est une capitale flottante miraculeuse, où les décors sont illusoires, où les clans et familles se divisent… L’héroïne évolue avec nous dans les ruelles, les palais et autres constructions fantastiques, et c’est sans conteste un véritable plaisir de lecture.

Enfin, l’histoire est assez relevée et épicée pour nous mettre l’eau à la bouche : que va-t-il arriver à Ophélie ? Quelles décision va-t-elle prendre ? Sera-t-elle finalement bien entourée ou doit-elle rester vigilante ? On veut savoir, c’est donc gagné pour l’auteur. Ce premier roman, lauréat du concours du premier roman jeunesse Gallimard / RTL / Télérama, mérite son prix et son succès.

Je salue aussi l’illustrateur de la couverture, Laurent Gapaillard, qui a su mettre son talent au service de l’univers de Christelle Dabos. Cette Citacielle est tout simplement splendide ! A lire et à suivre dans les années qui viennent !

DABOS Christelle, La passe-miroir, 1. Les fiancés de l’hiver, éditions Gallimard Jeunesse, 519 pages

Livres

Méto, 1. La Maison, Yves Grevet

meto-la-maison-yves-grevetPourquoi ce livre ?

Il y a bien longtemps, j’avais lu une très bonne chronique de cette trilogie d’Yves Grevet sur le blog Les lectures de Kik, qui m’avait vraiment convaincue. Moi qui lis pourtant peu de romans jeunesse (mais pourquoiiii !?), j’avais noté le titre et l’auteur dans mon carnet. Et puis le miracle eut lieu : il est apparu devant moi en janvier, l’air de dire : “eh oh, il serait temps que tu m’achètes, tu crois pas ? Regarde, je suis sorti en poche !” L’argument était en béton, j’ai craqué.

De quoi ça parle ?

Méto est un jeune garçon qui ne sait rien de lui et du monde extérieur. Avec 63 autres garçons, il vit dans la Maison, un lieu clos mystérieux régi par des règles strictes. Chaque geste, chaque moment de la journée est prévu, organisé. Ici, pas de place à l’improvisation ! Les enfants ne savent qu’une chose : en grandissant, ils devront partir. Oui mais où ? Que cache la Maison et ses défenseurs ?

Mon avis

Je suis déjà prête à bondir pour m’offrir le tome 2 lorsqu’il sortira en poche (le 3 avril 2014) ! Oui, Méto est un très bon roman jeunesse, je l’affirme haut et fort ! On est un peu perdus au tout début, car l’univers nous est inconnu. Quelles sont donc ces règles bizarres, où il faut compter 50 secondes entre chaque bouchée, où, lorsqu’il est l’heure de dormir, il faut se comprimer sous les draps jusqu’à ne plus pouvoir bouger… ? Heureusement, très vite arrive un petit nouveau, comme c’est le cas lorsqu’un grand s’en va. Méto va donc expliquer le fonctionnement de la Maison au petit Crassus.

On est donc assez rapidement happé par cette Maison maléfique et autoritaire, où aucun faux pas n’est possible sans finir au Frigo, la pièce froide où l’on enferme les récalcitrants. Méto, en y passant 4 jours, va découvrir qu’il est possible de percer tous ces mystères à jour. C’est donc lui, l’élément perturbateur et le héros à la fois, qui va tout chambouler. Comme lui, on a hâte de savoir ce qu’il se passe dehors ! Où sont les femmes (on se le demande tous !) ? Ces enfants ont-il des parents à l’extérieur ? D’où sortent-ils ? Que deviennent les grands ?

Intriguant, haletant et passionnant : voilà les maîtres-mots de ce court roman, qui donne assurément envie de lire la suite. Il est l’heure de déjouer les complots et autres manigances ! Si comme moi vous êtes un peu paranoïaque dans les romans et soupçonnez tout le monde, que votre raison de lire est de résoudre des énigmes, emparez-vous de Méto, vous serez vite conquis !

GREVET Yves, Méto, tome 1 “La Maison”, éditions Pocket Jeunesse, 2013 (édité chez Syros en 2008), 237 pages

Livres

La marche du crabe, tome 1, Arthur de Pins

la-marche-du-crabe-1Pourquoi ce livre ?

Un autre cadeau d’anniversaire !

De quoi ça parle ?

Cette bande-dessinée, qui s’inspire d’un court-métrage original d’Arthur de Pins, met en scène les petits crabes carrés des plages de Gironde, qui ont un défaut majeur : celui de ne pas pouvoir tourner sur eux-mêmes. Ils ne peuvent donc se déplacer qu’en ligne droite durant toute leur vie. Jusqu’au jour où deux crabes décident de changer les choses et s’entraident pour pouvoir enfin tourner… et découvrir le monde !

Mon avis

Soyons simples et directs : La marche du crabe est une excellente bande-dessinée. Pour quelles raisons ?

1. D’abord, c’est léger, coloré et drôle, très drôle ! Ces petits crabes, à la fois touchants et idiots, subissent nombre de moqueries et de harcèlements de la part des autres crustacés. Ils sont aussi menacés par les humains : les enfants leur arrachent sadiquement les pattes quand les adultes les écrasent sans faire attention. La plage, loin d’être un lieu de détente, est un univers impitoyable pour ces petits crabes, qui se battent chaque jour pour leur vie.

2. Ensuite, l’histoire se passe sur les plages de Gironde, non loin de chez moi. Ma ville d’origine est même citée dans les pages, il ne m’en fallait pas plus pour être heureuse (c’est stupide, mais j’assume).

3. La fin de ce premier tome est tout simplement GÉNIALE ! Tellement surprenante ! A vous de la découvrir…

4. Les dessins d’Arthur de Pins sont très particuliers, proches de l’animé. Les contours sont nets, les couleurs resplendissent, rien ne dépasse. J’aime ce style de dessin !

Voici le court-métrage qui a inspiré cette bande-dessinée. Autant le dire, je préfère les livres, plus complets et surtout, plus joliment dessinés. On retrouve toutefois le même humour, ça vous donnera une petite idée, comme ça !

PINS (de) Arthur, La marche du crabe, “La condition des crabes” (tome 1), Editions Soleil Productions, collection Noctambule, 2010, 109 pages