Livres

Séquestrée, Chevy Stevens

sequestree-chevy-stevensPourquoi ce livre ?

Il faisait partie d’une sélection de thrillers gagnée sur Internet. Comme j’en ai toute une collection qui m’attend, j’en lis un de temps en temps. Cette fois, c’est Séquestrée qui a attiré mon attention.

De quoi ça parle ?

Annie, jeune agent immobilier, vit sur l’Ile de Vancouver. Lors d’une visite, elle se fait enlever et se retrouve séquestrée dans une cabane perdue dans la forêt. Elle va rester un an ici, avec son agresseur, et vivre les pires horreurs… Jusqu’au jour où elle parvient à s’échapper et découvre alors le vrai fond de l’histoire.

Mon avis

Séquestrée est un de ces romans qui m’attirent irrémédiablement. Ce genre d’histoire, pourtant parfaitement horrible, a quelque chose de fascinant. Une fois de plus, je me suis régalée ! Une bonne partie du roman est dédiée à l’enfermement de l’héroïne et à ce qu’elle subit. Une partie peut-être un peu longue, car on a vraiment envie d’en savoir plus : qui est cet homme ? Pourquoi l’a-t-il délibérément choisie ? Pourquoi la connait-il si bien ? Il faudra attendre la deuxième partie pour éclairer toutes ces zones d’ombre.

J’ai particulièrement été charmée par la façon dont le roman est construit : durant 26 séances de psy, soit 26 chapitres, l’héroïne raconte son histoire à un personnage invisible, la fameuse psy, c’est-à-dire nous, les lecteurs. L’auteur parvient très bien à insérer les actions et dialogues dans ce discours à sens unique. On ne sent pas le glissement narratif, qui passe de la confidence agressive à la narration classique. Les conversations entre Annie et ses proches sont retranscrites au style direct, ce qui n’est pas très “logique” puisqu’il s’agit d’une séance médicale, mais pourtant, cela passe très bien. Un point de vue qui a sans doute été difficile à conserver tout le long du roman, ce qui mérite donc d’être souligné.

Le personnage principal est aussi un bon point : Annie est une femme simple qui doit apprendre à vivre avec l’enfer qu’elle a connu, c’est un cas de figure qui n’a rien de surréaliste malheureusement. J’ai aimé sa manière de refuser le dialogue, de fuir l’indécence des médias et la pitié de ses proches… Annie ne pleure pas, ne crie pas, ne se plaint pas, mais elle parvient à parler.

Un petit point négatif cependant : les révélations finales. Je les ai trouvées assez grossières (dans le sens “pas assez creusées”) et finalement très peu surprenantes, puisque les indices sont semés tout le long du roman. C’est une suite logique et on aurait aimé un renversement de situation.

Après tout, j’ai passé un bon moment de lecture en dévorant Séquestrée. A lire en vacances peut-être, pour frissonner !

STEVENS Chevy, Séquestrée, éditions Pocket, 2013 (édition originale publiée en 2010), traduit par Sebastian Danchin, 383 pages

Livres

Comme ton ombre, Elizabeth Haynes

comme-ton-ombre_elizabeth-haynesPourquoi ce livre ?

Il y a quelques mois, j’ai visionné la vidéo “coup de cœur” de Nina, du blog Le Libr’Air. Son avis m’avait absolument convaincue de lire ce thriller psychologique. Après avoir mis un certain temps à l’acheter, je me suis jetée dessus !

De quoi ça parle ?

L’histoire se déroule en deux temps. D’un côté, nous sommes en 2003 et l’on découvre la jeune Cathy, grande fêtarde entourée d’amis. Un soir, elle fait la rencontre de Lee, un homme séduisant et mystérieux et tombe très vite amoureuse de lui. De l’autre, on la retrouve quatre ans plus tard, paranoïaque, bourrée de TOC, seule et effrayée. Que s’est-il donc passé entre temps pour qu’elle change du tout au tout ?

Mon avis

Je déclare officiellement qu’il s’agit de mon premier coup de cœur 2014 ! La quatrième de couverture et l’avis très positif de Nina m’avaient convaincue avant l’heure mais après lecture, je confirme qu’il s’agit d’un excellent roman.

D’abord parce que l’ambiance malsaine distillée à chaque page retient l’attention : dès le début du livre, notre curiosité est piquée à vif. Très vite, notre seule obsession est de savoir pourquoi Cathy est devenue aussi névrosée. Les chapitres, courts et cinglants, s’enchaînent avec délice et rapidité. L’alternance entre 2003 et 2007 ne dérange jamais, car les éléments de ces deux périodes sont liés.

Ensuite parce que la narratrice et héroïne qu’est Cathy est profondément touchante. Son histoire avec Lee fait d’abord rêver avant de surprendre et d’effrayer : oui, cela est réaliste et même possible ! Attention aux hommes mystérieux et ultra-possessifs… Le harcèlement moral dont elle est victime grignote aussi le lecteur. On prend peur avec elle, on s’attend à chaque ligne à un nouveau rebondissement. Fébrile, on se crispe et l’on tourne les pages sans s’arrêter, saisi par l’horreur qui se dévoile petit à petit mais tout de même curieux d’en savoir plus.

Enfin parce qu’Elizabeth Haynes possède un talent d’écriture et de mise en scène évident. Le style percutant, soutenu par une mise en page aérée, peut difficilement ennuyer le lecteur. Je mets chacun de vous au défi de vous endormir sur ce bouquin ! Notez tout de même qu’il s’agit d’un premier roman, initialement écrit dans le cadre du Nanowrimo (projet à portée internationale et ouvert à tous, qui consiste, chaque année, à écrire un roman de 50 000 mots en un mois).

Si vous cherchez un thriller psychologique réaliste qui fait froid dans le dos et se lit vite et bien, optez pour Comme ton ombre. Il rebooste l’envie et le rythme de lecture, passionne par son sujet, accroche par son style, il est en tous points parfait ! A lire d’urgence !

HAYNES Elizabeth, Comme ton ombre, éditions Le Livre de Poche, 2012 (initialement publié en 2011 chez les Presses de la Cité), traduit par Sylvie Schneiter, 477 pages