Pourquoi ce livre ?
J’ai découvert l’histoire d’Aron Ralston au cinéma, quand le film tiré du livre est sorti en 2011. Bluffée par le courage de cet homme, je n’en suis pas sortie indemne. Encore aujourd’hui, je garde un incroyable souvenir de ce film. C’est bien sûr ce qui m’a décidé à acheter le livre original, sorti en poche l’année dernière.
De quoi ça parle ?
L’auteur, alors âgé de 27 ans, raconte dans les détails la randonnée qu’il a entrepris dans les Gorges de l’Utah en 2003. Cet alpiniste expérimenté, ayant déjà frôlé le danger et la mort de près, ne pensait pourtant pas vivre une telle aventure : au fond d’un canyon, Aron Ralston n’avait pas prévu qu’un rocher se détache et lui emprisonne le bras droit. Coincé dans cet endroit désert et peu fréquenté, constatant que les secours n’arriveraient pas (ou du moins pas à temps), il s’est donc auto-amputé afin d’avoir une petite chance de survivre.
Mon avis
Je suis vraiment en admiration devant ce livre, mais aussi cet homme et sa force de caractère. Plus qu’un récit de voyage, c’est un récit de survie. 127 heures, c’est la durée totale de sa randonnée, du départ en VTT jusqu’à son évacuation en hélicoptère. En 5 jours, Aron Ralston est passé par toutes les étapes, toutes les émotions, et c’est de manière détaillée qu’il raconte ses errances, d’abord physiques puis mentales : son départ, motivé et efficace ; son accident, brutal et inquiétant ; sa confiance, solide puis réduite à néant ; ses adieux et ses prières.
A chaque page, on croit avec lui à la libération, même si l’on connaît déjà la fin. Ses vaines tentatives pour bouger ne serait-ce que de quelques centimètres la pierre qui l’emprisonne sont déjà admirables. Grâce à ses connaissances en alpinisme et en survie, il a sans doute pu tenir un peu plus longtemps qu’une personne lambda. Mais son mental d’acier, même s’il fut parfois vacillant, a permis sa lutte effrénée et son auto-amputation.
Durant la lecture, on s’interroge : moi, qu’aurais-je fait ? Me serais-je laissé(e) mourir ? Aurais-je vraiment pu me casser les os du bras puis m’amputer, sous le coup de l’adrénaline ? Je suis stupéfaite par ce dont l’homme est capable pour sa survie !
Aron Ralston, emprisonné dans un canyon à cause d’un rocher
L’écriture, elle, est avant tout descriptive. Aron Ralston nous fait part de ses états d’âme, ses réflexions, ses sentiments. Il se livre. Les chapitres sur l’accident s’alternent avec ceux sur la vie de l’auteur et ses aventures sportives. Surprise, j’ai ainsi appris qu’il avait survécu à une avalanche mortelle, à l’attaque d’un ours affamé, à plusieurs chutes dangereuses… Passionné et irresponsable, Aron Ralston a sans doute une bonne étoile qui lui permet de vivre ses rêves – et d’y survivre.
Plus qu’un simple récit, c’est donc une réflexion sur la survie, sur ce qui compte vraiment dans la vie, sur la passion et l’amour de la montagne. Comme pour Into the wild, une fois le livre refermé, on a envie de prendre son courage à deux mains et de vivre ses rêves à fond. Une lecture indispensable !
RALSTON Aron, 127 heures, éditions Pocket, 2012 (2011 pour l’édition brochée chez Michel Lafon, 2004 pour l’édition originale), traduit par Yves Forget-Menot, 384 pages