Expositions et visites·Films·Musique et concerts·Spectacles

Bilan culturel de mars 2017

Oups… le bilan du mois de mars arrive un peu tard, mais je n’ai pas eu le temps de me consacrer à cet article avant aujourd’hui.

Concert

Odino à Bobino

Odino-Affiche-BobinoJe connaissais cet orchestre « pop-symphonique » depuis quelques années mais n’avais jamais eu l’occasion d’aller le découvrir. En mars, l’occasion s’est présentée ! Je dois dire que j’en suis sortie ravie et heureuse. Odino est donc un orchestre libre de ses mouvements, vivant et drôle. Chaque musicien a droit à sa minute de gloire, de la contrebasse à la harpe, en passant par le hautbois, le violon ou le tambour. Ils sourient, rient, tapent des mains, s’agitent sur leurs chaises… bref, ils vivent !

Le chef d’orchestre, lui, joue le pédagogue et s’amuse avec le public. Il fait participer quelques spectateurs en leur confiant des instruments ; permet à une jeune femme n’ayant jamais touché d’instrument de se mettre au piano, accompagnée par tout l’orchestre…

C’est un spectacle didactique et joyeux, qui montre que la musique, qu’elle soit pop, classique, reggae, rock ou jazz, utilise le même outil (les notes) et peut toucher chacun d’entre nous. A voir si vous le pouvez !

Spectacle

BP Zoom – Mélange 2 Temps

bp-zoom

Ca faisait un moment que je n’avais pas vu de spectacle de clown. Celui-ci fut parfait ! Deux énergumènes aux bouilles attendrissantes ont investi la scène pendant plus d’une heure, presque muets, mais très expressifs. Maladroits, drôles, malins, curieux et touchants, ils s’amusent d’un rien. Tout devient poésie : un panier où sont suspendus des ballons d’hélium devient tout à coup mongolfière, une mini-Tour Eiffel à leurs pieds symbolise la hauteur… Et on y croit !

Le public était rempli d’enfants et leurs rires constants ne trompaient personne : BP Zoom est un duo amusant plein de malice. Leur spectacle s’apparente à une parenthèse pendant laquelle on prend le temps de redevenir enfant et de s’émerveiller d’un rien. Essentiel.

Visite

Livre Paris 2017

Livre-Paris-salon-du-livre-à-Paris-2017

Cela faisait quelques années que je n’étais pas allée à cet événement jadis prénommé « le Salon du Livre » (trop explicite sans doute). Cette année, il se trouve que j’ai gagné deux entrées au travail, alors je n’ai pas trop hésité.

Accompagnée d’une amie, je me suis rendue au Parc des Expos de Paris le dimanche. Je n’ai malheureusement pas pu croiser certain(e)s d’entre vous, mais je croise les doigts pour la prochaine fois.

Toujours est-il que j’ai beaucoup aimé cette édition et que j’en ai bien profité : j’y ai passé tout l’après-midi. D’abord, mon amie et moi avons mené l’enquête pour la SNCF, qui proposait un petit jeu de piste dans le salon. Cela nous a bien amusées et nous a permis de gagner un polar et un joli tote-bag. Pourquoi se priver !?

Nous avons ensuite déambulé dans les allées, en échangeant au gré de notre promenade sur les auteurs ou éditeurs que nous croisions. J’en ai profité pour acheter (et me faire dédicacer) deux bandes-dessinées et un roman : La légèreté de Catherine Meurisse, Mars Horizon de Florence Porcel et Erwann Surcouf et Memorex de Cindy van Wilder. Un joli butin que je ne regrette pas ! Je n’ai encore rien lu mais j’attends le bon moment pour me lancer dans chacune de ces lectures.

Je suis rentrée éreintée mais heureuse de ma journée ! Une belle expérience que je vous recommande si vous aimez déambuler sans but. Je n’ai pas attendu des heures dans des files d’attente (puisque je déteste ça !) mais j’ai quand même eu de belles dédicaces d’auteurs que j’admire, alors tout est possible ! L’improvisation était la meilleure chose à faire.

Cinéma

cine-mars2017

Patients, de Grand Corps Malade et Mehdi Idir

N’ayant pas lu le livre de Grand Corps Malade, racontant son accident et son séjour en centre de rééducation, je me suis laissée tenter par le film. Quelle belle surprise ! Pas de ton dramatique, pas de violons, peu de larmes dans cette adaptation très humaniste : l’humour est à l’honneur et les personnages hauts en couleur, portés par des acteurs très convaincants. C’est une ode à la vie qui montre que le handicap peut frapper n’importe qui, et qu’il n’est pas simple d’apprendre à vivre avec. Pourtant, les héros de ce film le font avec pudeur et humour, n’hésitant pas à taquiner les aides-soignants et à se chercher eux-mêmes. Très belle découverte !

La Belle et la Bête, de Bill Condon

Je vais sans doute fâcher les puristes et les fans de la première heure, mais je ne suis pas sortie très emballée du cinéma, après avoir vu cette énième adaptation. J’y suis allée par curiosité, pour pouvoir comparer ce film à La Belle et la Bête de Christophe Gans, mais aussi en ayant en tête le dessin animé Disney, l’adaptation en comédie musicale et le roman d’origine de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve.

Bien sûr, j’ai aimé les jolies couleurs, le village parfait, les robes virevoltantes de Belle, le splendide jardin et l »incroyable château de la Bête. Les chansons rappellent évidemment le dessin animé et donne une légèreté supplémentaire à l’histoire. Mais je n’ai pas été transportée ou fascinée… Je me suis même un peu ennuyée, trouvant parfois le temps long. L’ensemble est finalement très enfantin : c’est un copié-collé du Disney, voilà tout. Je ne sais pas ce que j’attendais de plus mais j’ai finalement préféré la version de Gans, plus sombre, plus adulte, bien qu’un peu trop « froide ».

Voilà pour le mois de mars ! A très vite pour le bilan d’avril.

Livres

La Belle et la Bête, Gabrielle-Suzanne de Villeneuve

labelleetlabete-mmedevilleneuvePourquoi ce livre ?

Après mon article sur le film et la comédie musicale, j’ai continué avec la thématique “La Belle et la Bête”, en me disant qu’il fallait quand même lire une bonne fois pour toutes le conte original.

De quoi ça parle ?

Une jeune femme prénommée Belle se sacrifie pour sauver son père, qui a maladroitement cueilli une rose dans le jardin d’un monstre effroyable. Ce dernier l’épargne et exauce tous ses désirs, en la maintenant prisonnière de son château. Mais Belle comprend que la Bête est soumise à un sortilège…

Mon avis

En lisant mon résumé, vous vous dites sans doute que l’histoire est la même que celle que vous connaissez, la plus répandue. Pourtant, cette première version est bien plus complexe et tarabiscotée que le dessin animé Disney et les autres adaptations qui ont suivies. Il n’est déjà pas question de rose qui s’étiole petit à petit, ni de monstre à tête d’ours/chat… Le prince est victime d’un mauvais sort de sorcière jalouse et est alors affublé d’une trompe d’éléphant. Charmant. La Bête n’est jamais vraiment sympathique : je ne me suis jamais attachée à elle et j’ai eu du mal à comprendre l’amour naissant de la Belle pour cette créature, qui ne fait rien d’autre que lui demander tous les soirs si elle veut “coucher avec elle” (dormir, quoi ! Clignement d'œil ). A ce niveau-là, c’est assez similaire au film de Christophe Gans.

L’écriture date du 18e siècle et cela se sent : les phrases sont assez complexes et le vocabulaire désuet, on est totalement immergé dans une autre époque. Cela a bien sûr un certain charme mais demande, en contrepartie, un peu plus de concentration. Cela m’a parfois fait défaut le matin, dans les transports en commun. Il m’aurait fallu une calèche pour moi toute seule, voilà !

L’histoire que l’on connait tous se déroule très rapidement. Dans la deuxième partie du livre, l’auteur part dans des explications féériques compliquées, qui révèlent la véritable histoire de la Belle, qui n’est pas ce que l’on croit. Ces révélations m’ont beaucoup étonnée car je n’en avais jamais entendu parler ! Ce retour en arrière sur les origines de la Belle, accompagné d’une langue presque obscure, a malheureusement atténué mon plaisir de lecture… J’avais envie d’en finir car cela devenait ennuyeux.

Au final, la version originale de “La Belle et la Bête” est très datée, dans son style d’écriture, sa manière de raconter, son ambiance antique/féérique/romantique. C’est toutefois la genèse d’une très belle histoire d’amour qui inspirera ensuite un grand nombre d’artistes et cela mérite d’être connu de tous. La prochaine étape : lire la réécriture de Madame de Beaumont.

VILLENEUVE (de), Gabrielle-Suzanne, La Belle et la Bête, éditions Gallimard, collection Folio 2€, 2014, 135 pages

Films·Spectacles

La Belle et la Bête : film et comédie musicale

Cette dernière semaine de février aura été dédiée à La Belle et la Bête sous toutes ses coutures. Mon amie V. est venue chez moi avec, dans son sac, des places pour le spectacle parisien. C’était l’occasion pour nous de passer trois jours sur cette thématique, en visionnant d’abord le dessin animé Disney, puis la dernière adaptation cinématographique de Christophe Gans, avant d’aller au Théâtre Mogador, où se tenait la représentation.

Plutôt que de vous faire plusieurs chroniques répétitives, je préfère les rassembler en une seule, même si je ne suis pas sûre de rédiger une chronique parfaitement construite.

La Belle et la Bête, le film de Christophe Gans

la-belle-et-la-bete-christophe-gans-afficheJ’étais plutôt sceptique à propos de cette nouvelle adaptation, notamment à cause des deux acteurs principaux (Léa Seydoux et Vincent Cassel) que je ne porte pas particulièrement dans mon cœur. Heureusement, j’ai su dépasser cet apriori ! Car le film a de très bons côtés : avant tout, il est beau. Les scènes sont majestueuses, les décors, costumes et lumières parfaitement réussis. L’univers est sombre mais crédible. On y croit et comme Belle, on se méfie de cette nature et ce château maléfiques. Pas d’aspect “gnangnan” propre à Disney qui a tendance à me faire fuir, un très bon point !

Les acteurs sont aussi bien choisis : ils incarnent les personnages avec grâce et crédibilité, sauf peut-être Audrey Lamy, qui reste elle-même. On ne voit pas la sœur de Belle mais bien l’actrice. Dommage !

Autre point positif : le respect de l’histoire originale. Même si je n’ai pas lu le conte de Mme de Villeneuve (pas encore !), c’est dans mon souvenir la véritable histoire de La Belle et la Bête. J’ai particulièrement apprécié ce parti pris !

Enfin, je salue l’apparence de la Bête, qui m’a semblée tout à fait crédible : effrayante, mystérieuse et attirante à la fois, un trio gagnant !

Notons toutefois une faiblesse qui, a mon sens, rend le film bancal : l’amour naissant entre les deux personnages principaux n’est pas assez exploité. On ne perçoit pas l’évolution de leur relation, qui reste glaciale jusqu’à la scène finale, où ils s’embrassent amoureusement. Entre temps, leurs regards n’ont pas évolués, leurs gestes ne se sont pas adoucis… Finalement, ce qu’on attend le plus n’est pas maîtrisé. Cette incohérence frustre malheureusement le spectateur romantique.

Malgré cela, je vous conseille tout de même cette belle adaptation magique. Elle ravira les admirateurs de parcs fleuris et enchantés, les amateurs de fantastique, les amoureux des belles robes et les puristes du conte. Ca fait quand même du monde !

la-belle-et-la-bete-lac-christophe-gans

La Belle et la Bête, la comédie musicale

labelleetlabete-mogadorSachez d’abord que je ne suis pas une inconditionnelle des films Disney. Je n’ai pas été biberonnée à ces dessins animés comme une grande partie de ma génération. Mes héroïnes étaient plutôt Solange et Delphine des “Demoiselles de Rochefort”, ou Peau d’Ane du film de Jacques Demy, et je m’en porte très bien !

Avant d’aller assister au spectacle, j’ai donc visionné le dessin animé. Quelle différence avec l’histoire originale ! C’est cela qui m’a le plus marqué. J’ai compris ensuite pourquoi il plaît à tant de gens : romantique, enfantin, mignon, il met en scène une jeune fille comme les autres et de nombreux personnages foufous.

La comédie musicale se base donc sur le dessin animé : on y retrouve les mêmes personnages, la même intrigue, les mêmes maléfices. Je regrette un peu ce côté-là mais après tout, c’est un choix !

Le spectacle est incroyablement mis en scène : les décors tournants, les costumes flamboyants, les chorégraphies et la musique, parfaitement coordonnées, mettent des paillettes plein les yeux ! Tout est très coloré, joyeux, virevoltant. C’est donc un spectacle haut en couleurs qui émerveille les fans mais aussi les novices. Bien joué !

Les comédiens/chanteurs/danseurs incarnent très bien les personnages Disney : l’espièglerie de Lumière, la stature de l’Armoire, la douceur de Mme Samovar, l’honnêteté de Belle et la douce folie de son père… Tout cela fait indéniablement le charme de cette mise en scène.

Le bémol majeur de cette comédie musicale : la Bête. C’est dommage puisqu’il s’agit d’un personnage-clef… Malheureusement, je n’ai pas du tout été séduite par cette Bête, ni monstrueuse, ni charismatique. On attendrait un costume plus impressionnant, une voix grave et puissante, un jeu d’acteur plus mystérieux… Qu’est-ce donc que ce bélier enrhumé gigotant comme une sauterelle ?

labelleetlabete-mogador-labete

Quand la Bête geint en silence dans les coulisses, rassurez-vous, le reste est parfait ! Tous savent chanter et danser, on est à la fois surpris, émerveillé, ému et amusé et l’on ne voit pas passer les 2h30. Mention spéciale aux musiciens et au chef d’orchestre qui étaient juste devant nous et qui parviennent à se faire oublier tout en magnifiant l’ensemble. Bravo !

labelleetlabete-mogador-taverne

Un beau cadeau à offrir ou à s’offrir. J’en profite pour remercier ma chère V. et son adorable maman.

Après ces trois jours thématiques, devinez-quoi ?! Je me suis acheté le conte original ! Faut pas se laisser aller les amis. Je vous en reparlerai quand il sera lu. En attendant, je vous conseille de comparer une œuvre et ses adaptations de cette manière, c’est très enrichissant !