Rafael, derniers jours, Gregory McDonald
Je l’ai gagné il y a bien longtemps lors d’un tirage au sort, parmi toute une collection de thrillers et romans noirs que j’avais moi-même sélectionnés. La chance a fait que je les ai tous reçus ! Cette semaine, j’ai tiré ce bouquin au hasard dans ma pile de livres.
De quoi ça parle ?
Rafael est un jeune et pauvre homme, alcoolique, sans but dans la vie. Il passe alors un marché avec un producteur de « snuff movies » (films montrant des meurtres) et lui vend sa vie pour 30 000 dollars. De quoi sauver sa famille de la pauvreté… Mais Rafael n’a plus que 3 jours à vivre.
Mon avis
LA claque de l’année 2014 (en tout cas des 6 premiers mois) ! D’une efficacité redoutable, ce roman est tout simplement bluffant. Je ne m’en suis pas remise… La couverture et le titre ne donnent pas vraiment envie, nous sommes d’accord. Pourtant, ce serait une erreur de passer à côté.
L’histoire, simple et efficace, interroge sur la valeur d’une vie : Rafael, sans hésiter, est prêt à se sacrifier pour venir en aide à ses proches. Peut-on effectivement, à un tel niveau de désespoir, passer un tel contrat ?
Le style est absolument maîtrisé, passionnant. Le héros incarne toute la misère du monde : illettré, mou du genou, naïf, sale, ivre, pauvre, ignorant… L’auteur parvient, à travers ses personnages au bout du rouleau, à pointer du doigt le côté obscur de l’humain, ce qu’il peut devenir, ce qu’il peut faire subir aux autres. Et au milieu de tout cela, une pointe d’humanité et d’amour. Un contraste saisissant, donc, qui tord le bide.
La fin, magistrale, vient prouver au lecteur qu’il n’avait pas besoin d’espérer. Pas de happy end mais pas de scène de crime non plus. La fin qu’il fallait pour ce roman.
Rafael, derniers jours se lit très rapidement, tant il passionne et s’accroche à vous. Aéré et rempli de dialogues, il fait passer un important et mémorable moment de lecture. Il FAUT le lire, tout simplement.
Informations complémentaires
Ce roman a reçu le Trophées 813 (prix littéraire français) du meilleur roman étranger en 1997. Il a ensuite été adapté au cinéma par Johnny Depp sous le nom de « The Brave ».
MCDONALD Gregory, Rafael, derniers jours, éditions 10/18, 2013 (version originale en 1991), traduit par Jean-François Merle, 191 pages