Films

Alabama Monroe, un hymne à l’amour

alabama-monroe-affichePourquoi ce film ?

C’est avant tout le bouche-à-oreille qui m’a donné envie de découvrir “Alabama Monroe”, dernier film en date de Felix van Groeningen. En lisant des bons retours de blogueurs/cinéphiles, j’ai eu envie de découvrir ce qui se cachait derrière cette très jolie affiche. Rien à voir avec Marylin Monroe, comme je le pensais au début (*honte*) !

De quoi ça parle ?

L’histoire se passe en Belgique, aujourd’hui (je préfère préciser, car je m’attendais à un film de cowboys dans l’Ouest américain, je n’avais vraiment rien compris, moi !). Les personnages principaux ? Didier, chanteur de Bluegrass country, et Elise, tatoueuse tatouée. Ils se rencontrent, se plaisent et s’aiment. De cette union naît une petite fille, Maybelle. Tout semble parfait. Pourtant, à l’âge de six ans, l’enfant développe un cancer de la moelle épinière…

Mon avis

Depuis quelques jours, j’hésite à vous parler de ce film, mais finalement, je me rends compte qu’il m’a vraiment bouleversée et émue. J’y pense encore plusieurs jours après l’avoir vu au cinéma. C’est pourquoi je me dois de vous en parler ici. “Alabama Monroe” est avant tout une formidable histoire d’amour : les deux personnages principaux, incarnés par deux magnifiques acteurs (dès le début, j’en suis tombée amoureuse !), s’aiment à la folie. Ils vivent d’amour et d’eau fraîche, dans une caravane rafistolée en attendant que la ferme de Didier soit habitable. Les regards, caresses et sourires parlent d’eux-mêmes, on les sent heureux, on voudrait être eux !alabama-monroe-didier-elise

Puis le drame arrive : leur bonheur s’étiole lorsque leur enfant meure (ce n’est pas une révélation, vous le sentez dès le début du film). Comment vont-ils aborder cela ? Cet événement si triste bouleverse leur couple. Elise s’attache à tout ce qui lui rappelle sa fille, un oiseau, une photo, un bijou… Didier, lui, est révolté par le retard de la recherche scientifique sur les cellules souches (qui aurait pu sauver Maybelle), freinée par les “pro-life” catholiques. Alors que nous les comprenons tous deux, eux se déchirent. C’est infiniment triste et douloureux. On a envie de leur dire : “Aimez-vous ! Allez, tenez le coup ! Vous formez un couple parfait, vous allez y arriver !”… Je me sentais tellement concernée.

L’autre bon point de ce film incroyable, c’est la musique. Elle est omniprésente : déjà parce que Didier est musicien et chanteur, mais aussi parce qu’Elise rejoint son groupe et apporte une touche de douceur aux chansons de cowboys ; ensuite parce que la musique est belle, parfois douce et amoureuse, parfois festive, parfois tristounette. On a tellement envie de taper des mains ! Retenez-moiiii ! Enfin, parce que la musique est un personnage à elle seule. Elle parle à la place des personnages, exprime leurs sentiments, tente de les réunir. En rentrant chez moi après avoir quitté le cinéma, j’ai immédiatement acheté la musique du film, c’est vous dire à quel point elle m’a enchantée !

Bien sûr, “Alabama Monroe” est un film triste. On pleure, on renifle, on ne veut pas y croire. On en ressort même le moral à zéro, oui. Les yeux rouges et embués, les mouchoirs pliés dans le sac, tout ça. Malgré cela, c’est un BEAU film. L’image est belle, les personnages aussi, l’histoire semble si réelle, si vraie. C’est un petit bijou de cinéma, tout simplement.

N’y allez pas si vous avez le cœur lourd, mais retenez ce titre de film, et décidez, un jour, de passer 2h en compagnie de Didier et Elise. Ils vous transporteront. En attendant, vous pouvez toujours écouter cette belle chanson  :

Alabama Monroe – The boy who wouldn’t hoe corn – de KinoCheck
Livres

Le livre sans nom, Anonyme

lelivresansnomPourquoi ce livre ?

Le titre et la quatrième de couverture m’ayant interpellée, je me suis fait un plaisir de me l’offrir il y a quelques mois.

De quoi ça parle ?

Le résumé laisse entendre qu’un serial killer assassine tous ceux qui ont le malheur de lire le livre sans nom, un livre énigmatique, sans nom et sans auteur. Ayant maintenant lu ce roman intégralement, je préfère vous prévenir : le livre sans nom a finalement assez peu d’importance dans ce récit. L’histoire se déroule à Santa Mondega, une ville d’Amérique du Sud où sont réunis des malfaiteurs, bandits et tueurs en tout genre. Tous n’ont qu’une obsession : détenir l’Œil de la Lune, une pierre bleue aux propriétés magiques qui rendrait immortel. Le bijou va alors passer de main en main…

Mon avis

Le livre sans nom porte mal son nom. Il aurait du s’appeler “L’Œil de la Lune”, car c’est avant tout de ce bijou de grande valeur dont il s’agit. Tous les personnages se l’arrachent : le tueur à gages Jefe souhaite le vendre à prix d’or, les moines d’Hubal ont pour mission de le ramener sur leur île, le bandit El Santino en a besoin pour délivrer les forces du mal… Par un concours de circonstances, c’est en fait Dante et Kacy, un petit couple sans histoires, qui parviennent à le récupérer.

Difficile de raconter l’histoire de ce roman sans faire de révélations. Les péripéties sont nombreuses et surviennent à chaque chapitre. On suit parallèlement une bonne dizaine de personnages, qui se croisent, se défient ou s’ignorent, mais ont tous un lien avec la fameuse pierre bleue. Les uns la recherchent, les autres la fuient, d’autres encore enquêtent… Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il est facile de démêler tous ces points de vue, car l’écriture est parfaitement maîtrisée.

Le style cinématographique facilite cette lecture facile : à la manière d’un film de Tarantino, les gestes sont précisément décrits, l’humour est omniprésent, les dialogues vont à l’essentiel et les massacres sont digne de ce nom. Malgré cela, le mystère demeure jusqu’aux derniers chapitres. Et quelles révélations ! L’auteur anonyme sait donc quelles ficelles tirer et à quel moment.

Malgré tout cela, Le livre sans nom est resté quelques temps sur ma table de nuit. Manquait-il un peu de suspense pour que j’ai plus souvent envie de le lire ? Ou était-ce dû aux vacances, période de vadrouille étonnamment non-propice à de longues lectures ? Ce qui est sûr, c’est qu’il ne faut pas traîner ce roman sur plusieurs semaines. Terminer les 150 dernières pages d’une traite fut bien plus agréable que lire le reste du livre petit à petit, chapitre par chapitre.

Loin d’être sérieux, ce polar rock ’n roll (comme le dit la quatrième) fait la part belle à l’humour noir. A la fois roman policier, récit fantastique et scénario de cinéma, Le livre sans nom ravira les lecteurs en quête d’une histoire originale !

Informations complémentaires

Haan ! Alors que je m’apprête à publier cette chronique, j’apprends que Le livre sans nom est le premier tome d’une série de 4 romans et, devinez quoi,  le deuxième s’appelle L’Œil de la Lune. Plus d’infos par ici.

Autre info : les droits cinématographiques du premier tome ont été achetés en 2010. On verra donc bientôt ce roman adapté sur nos écrans !

Anonyme, Le livre sans nom, éditions Le Livre de Poche, 2011 (2010 aux éditions Sonatine), traduit par Diniz Galhos, 509 pages

Expositions et visites

Le monde enchanté de Jacques Demy, à la Cinémathèque

expo-jacques-demyPourquoi cette exposition ?

Il faut savoir que certains films de Jacques Demy sont un peu mes Disney à moi. Au lieu de m’émerveiller devant “La Belle au Bois Dormant” ou “La Belle et la Bête”, j’ouvrais, petite, de grands yeux admiratifs devant les robes et les chansons des “Demoiselles de Rochefort” et la magie de “Peau d’Ane”. J’ai sans doute vu ces films une bonne dizaine de fois chacun, surtout “Les Demoiselles…”. Connaissant le lieu de l’histoire pour vivre non loin de là, je me suis longtemps imaginée tourbillonnant dans les robes blanches, roses et jaunes des sœurs jumelles. La beauté de Catherine Deneuve me subjuguait quand les musiques m’emportaient dans d’interminables danses. Lorsque j’ai appris qu’une exposition était consacrée à Jacques Demy, je me suis frottée les mains : verrais-je de mes yeux les costumes de ces films magiques ? La semaine dernière, j’ai acheté une entrée et suis allée me perdre dans l’univers de Demy.

De quoi ça parle ?

“Le monde enchanté de Jacques Demy” est une exposition temporaire consacrée au réalisateur, notamment connu pour ses comédies musicales innovantes. Le parcours est organisé de manière chronologique. Ainsi, on traverse les époques, les influences et les films de Demy, dans des décors colorés. Enrichie de nombreux documents (lettres, scénarios, photos de tournage, Palme d’Or…), l’exposition est avant-tout ludique : quelques costumes somptueux sont présentés ici ou là, des extraits vidéos donnent envie d’en voir plus, quelques chansons à écouter rappellent l’ambiance joyeuse des films de Demy. On trouve aussi des peintures et photographies de l’artiste, décidément doué.

Mon avis

Il suffit sans doute de lire les présentations ci-dessus pour comprendre mon admiration. L’exposition n’est pas plombée par de longs discours, de longues tirades interminables, pleines de dates et de phrases alambiquées. Des panneaux indiquent de temps en temps le contexte de tel ou tel film : l’enfance de Demy à Nantes, le genre de la comédie musicale, la virée de Demy et Varda (sa femme) aux Etats-Unis, l’influence des contes et légendes, l’envie de liberté et de justice… La vie de Jacques Demy a bien sûr influencé les histoires qu’il voulait raconter.

Le parcours de l’expo, accompagné de plusieurs chansons mythiques, est aéré, très visuel et coloré. On aurait presque envie de danser au milieu des autres visiteurs ! J’ai par ailleurs découvert la filmographie du cinéaste, que je connaissais finalement peu. J’ai évidemment envie de visionner des films de Demy désormais.

Comme je l’espérais, j’ai pu découvrir les trois robes de “Peau d’Ane”, présentées à mi-parcours : il ne manquait plus que Catherine Deneuve pour que je sois comblée ! Ma préférence allait à la robe couleur de lune, scintillante et majestueuse (la troisième des photos suivantes).

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Si les chansons et films de Demy ont aussi bercé votre enfance, vous ne serez pas déçus ! On replonge dans l’univers du réalisateur et l’on ressort avec l’envie de tout re-regarder. Si au contraire vous ne connaissez pas du tout ces films pourtant cultes, je vous conseille une petite balade du côté de la Cinémathèque (si vous êtes près de Paris ou si vous passez par là) : complète et ludique, cette expo vous donnera un petit aperçu de ce qui m’enchantait et m’enchante encore aujourd’hui.

Je vous laisse avec la célèbre chanson des Jumelles !

Catherine Deneuve et Françoise d’Orléac, dans Les Demoiselles de Rochefort
Films

Les Croods, une famille de Cro-Magnons cinglés

Avant de vous parler des Croods, je voulais vous expliquer vite fait bien fait mon absence durant ces deux semaines : j’ai terminé un contrat de 3 mois, et paradoxalement, j’ai alors eu moins de temps pour écrire des chroniques. Rangement, rendez-vous divers et surtout, week-end prolongé de l’Ascension, durant lequel j’ai randonné aux abords de la Loire. Pendant quatre jours, je me suis déconnectée et ai retrouvé la nature et son silence avec plaisir. Désormais, j’ai de nouveau des choses à vous raconter !

Retour aux Croods.

les_croods_affichePourquoi ce film ?

Les quelques images aperçues ici et là et les critiques m’ont simplement donné envie de découvrir ce nouveau film d’animation. J’ai attendu d’avoir le temps pour aller le voir au cinéma, mais pas en 3D malheureusement.

De quoi ça parle ?

Une famille d’hommes des cavernes, appelée les Croods, doit faire face à l’écroulement du monde : les cavernes disparaissent, les volcans crachent, la terre tremble… Il va falloir fuir et s’adapter à l’extérieur pour survivre. C’est sans compter sur le caractère de chacun : la jeune ado a besoin de liberté quand le père a peur de l’inconnu ; la grand-mère résistante perd un peu la boule quand l’enfant sauvage ronge tout ce qui lui passe sous la dent ; la mère veille sur la tribu et le fils bêta n’ose rien… Comment avancer rapidement et efficacement avec ces énergumènes ? Heureusement, ils vont croiser la route de Guy, un jeune homme très malin, qui va les mener en lieu sûr.

Mon avis

L’histoire des Croods n’a rien de très original, certes. Elle rappelle parfois L’Age de Glace, car de la même manière, les personnages fuient un monde en déclin et frôlent la catastrophe à chaque instant. Heureusement, la force de ce film d’animation est l’humour ! Chaque membre de la famille Croods a de la matière. Leurs caractères, dévoilés au fur et à mesure, sont complémentaires, leurs objectifs différents. Ils doivent malgré tout se serrer les coudes et avancer ensemble.

croods-familleOn se marre du début à la fin ! Leur manière de vivre est hilarante : ainsi, la petite Sandy est lâchée comme un chien après leur proie, prête à mordre à tout va. La grand-mère inépuisable refuse d’être lavée : elle veut garder sa “couche de protection”. Le père a peur de tout ce qu’il ne connaît pas : découvrir le monde extérieur est pour lui très anxiogène. Quelle est cette plante ? Cet animal ? Cette couleur ? Cette matière ?

Car il faut aussi souligner la beauté de l’animation : même si je ne suis pas fan des personnages, un peu trop “carrés” pour moi, j’ai été enchantée par les paysages et les dizaines de créatures, à la fois drôles et sublimes, qui peuplent le monde sauvage de ce film.

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Un très bon film d’animation, donc, qui vaut la peine d’être vu si vous aimez ce genre cinématographique. Pas besoin d’avoir un enfant sous le bras, allez-y entre adultes, ça vous plaira aussi !

Les Croods, film d’animation réalisé par Chris Sanders et Kirk DeMicco, sorti le 10 avril 2013 en France

Films·Livres

Hitchcock/Truffaut, Helen Scott et François Truffaut

hitchcock-truffautPourquoi ce livre ?

C’est mon âme cinéphile qui a tenu à lire ces entretiens entre Alfred Hitchcock et François Truffaut. Considéré comme une bible par mes anciens profs de cinéma, qui l’appelaient le Hitchbook (c’est vous dire), j’étais bien entendu curieuse de découvrir ce gros bouquin. La médiathèque a fini par le retrouver dans ses vieux placards, pour mon plus grand plaisir !

De quoi ça parle ?

Il s’agit donc d’entretiens avec Hitchcock (maître incontesté du cinéma), menés par Truffaut (réalisateur français de la Nouvelle Vague, que j’aime aussi dites donc !). Les deux hommes abordent tous les films conçus, pensés et réalisés par Hitchcock, mais ils évoquent aussi leurs manières de voir le cinéma, sa magie, son rôle, son utilité.

Mon avis

Ce superbe ouvrage donne incontestablement envie de regarder tous les films du réalisateur anglais ! Ils sont tous abordés par les deux interlocuteurs, des premiers films bricolés, muets et en noir et blanc, jusqu’aux grands films américains, en passant par la période anglaise et humoristique du cinéaste. Cette lecture est donc à la fois frustrante (par le fait que l’on ne connaisse pas forcément tous les films cités) et passionnante, car l’on y apprend beaucoup de choses.

On découvre un Hitchcock sévère mais sensible, qui sait ce qu’il veut et rechigne à tourner avec des acteurs “de seconde zone”. Ce sont bien sûr les stars qu’il préfère, celles qui savent plaire au public, qui savent les effrayer et les émouvoir. Car c’est avant toute chose cela qui comptait le plus pour cet homme sans doute très charismatique : l’émotion.coffret-dvd-hitchcock

Avant même de lire ces entretiens, j’étais déjà pleine d’admiration pour Hitchcock. Je crois l’avoir découvert au collège dans La mort aux trousses et depuis, je n’ai cessé d’aimer ses films et ses petits programmes TV plein d’humour. Etant en possession d’un coffret gigantesque de DVDs, je crois que je vais me replonger dedans, pour le plaisir de retrouver ces petits clins d’œil techniques, ces montages admirables et ces scénarios rocambolesques qui font le charme du réalisateur.

Si vous avez envie de découvrir Hitchcock et surtout, qu’on vous donne envie de regarder ses films, lisez ces entretiens. Quant aux films en eux-mêmes, je vous conseille Psychose (culte), Le crime était presque parfait (frissonnant), L’Inconnu du Nord-Express (grandiose), Fenêtre sur cour (amusant), Vertigo (sublime), Les Oiseaux (effrayant : mon favori !) et Frenzy (jubilatoire).

J’aurais voulu terminer avec “Lamb to the Slaughter”, un court-métrage génial d’Hitchcock, mais je ne le trouve pas en sous-titré VF. Si par hasard vous tombez dessus, faites-moi signe, je rajouterai la vidéo dans cet article.

TRUFFAUT François et SCOTT Helen, Hitchcock/Truffaut, Editions Ramsay, 1983, 307 pages