Bilan culturel de février-mars 2016
Coucou !
Vous l’avez peut-être remarqué : je n’ai pas publié de bilan culturel en février, car les deux derniers mois furent bien remplis… Je suis assez occupée par l’appartement, que je n’habite toujours pas mais qui réclame des visites d’artisans et des weekends de bricolage pour qu’il ressemble à ce que l’on souhaite. J’ai aussi signé mon CDI le 1er mars, après plusieurs entretiens qui m’ont bien occupé l’esprit ! Une bonne nouvelle qui implique toutefois un certain nombre de changements… Sécu, mutuelle, épargne, CE… Beaucoup de démarches à entreprendre qui m’ont bien occupée. Tout n’est pas résolu mais je retrouve un peu de temps et d’énergie pour venir écrire ici. Heureusement, côté sorties culturelles, je n’ai pas chômé !
Expositions
Anselm Kiefer à la BNF
C’est grâce au boulot que j’ai pu obtenir une entrée pour cette expo : j’y suis donc allée avec une collègue entre midi et deux.
Je ne connaissais pas du tout Anselm Kiefer, peintre et sculpteur allemand contemporain. C’était l’occasion de voir quelques unes de ses œuvres, qui plus est sur le thème du livre.
Anselm Kiefer est notamment connu pour ses « Livres » géants, composés d’argile, de plomb, de sable, de cendre, de cheveux, de plantes, de paille, de photos… pesant entre 70 et 200 kg chacun. Des œuvres imposantes vraiment particulières, qui méritent sans doute des explications. C’est bien ce qui m’a manqué. Totalement novice en l’art de Kiefer, je me suis sentie dépourvue de références et donc de sens. Je n’étais pas particulièrement touchée par ces œuvres, c’est pourquoi j’aurais aimé être accompagnée par un connaisseur pour mieux apprécier l’ensemble.
Globalement, une expo assez courte, des objets gigantesques, lourds et costauds. Un tout assez sombre et brut. Tout semble « mort », éteint, brûlé… Une œuvre étrange mais qui m’aura toutefois marquée par sa singularité.
Le Douanier Rousseau au Musée d’Orsay
C’est ma copine A. qui m’a offert un pass pour l’inauguration de cette exposition au Musée d’Orsay. Curieuse et attirée par l’affiche, j’ai accepté de suite ! Et c’est ma copine V. qui m’a accompagnée un soir de semaine.
J’ai beaucoup aimé cette nouvelle expo parisienne que vous pourrez voir jusqu’en juillet ! Une fois de plus, je ne connaissais pas vraiment le peintre Rousseau. Ma référence en la matière ? « Vive le douanier Rousseau » de la Compagnie Créole ! Autant vous dire que j’étais loin de connaître l’artiste par cette chanson.
L’expo prend le parti de dire que Rousseau n’était pas un peintre unique en son genre comme on peut le penser, à cause de son art naïf. Elle démontre, en comparant ses tableaux à des peintures d’autres artistes de son temps, que Rousseau inspirait et était inspiré par ses contemporains. Les sujets de peinture étaient similaires, il suivait la « mode ».
Au-delà de cette constante comparaison, l’expo montre bien l’évolution de l’artiste : les tableaux de la dernière salle sont plus aboutis, plus majestueux. On y retrouve sa plus belle peinture, je pense : « Le Rêve », qui illustre l’affiche de l’expo.
Décontenancée par sa manière de représenter les êtres humains (très enfantine), j’ai préféré ses tableaux contenant plantes, fleurs et animaux. La nature, de plus en plus présente dans son œuvre, est luxuriante, colorée, précise. Rousseau est le roi de la jungle ! Quand on pense qu’il s’est inspiré du Jardin des Plantes sans jamais avoir quitté la France… quel talent !
Spectacles
Marie Tudor, au Théâtre des Hauts-de-Seine
Il n’existe pas d’affiche adaptée au Théâtre des Hauts-de-Seine, je vous propose donc celle-ci.
Je ne connaissais pas cette pièce de Victor Hugo et j’avais bien envie d’un peu de théâtre « classique », alors je n’ai pas hésité longtemps pour aller découvrir cette mise en scène de Philippe Calvario.
Marie Tudor est une sorte de vaudeville tragique, qui met en scène une reine désemparée, trompée et aimante, qui doit choisir entre la justice et l’amour.
Très moderne, le texte de Victor Hugo était habillé par une mise en scène rock & roll : vestes en cuir, guitare électrique, panneaux mobiles… et quelques touches d’époque, chemises en flanelle, mobilier ancien, robes de princesse. Un mélange osé qui fonctionne parfaitement ! J’ai tout simplement adoré cette pièce et sa mise en scène, touchée par Marie 1ère, incarnée par la belle Cristiana Reali.
Gonzesse !, au Théâtre de Ménilmontant
Un collègue m’a proposé deux places pour aller voir Astrid Plus, jeune humoriste, qui se produisait au Théâtre de Ménilmontant. Je ne la connaissait pas, alors j’ai dit oui !
Hormis le fait que j’ai mis 1h30 à me rendre au théâtre ce soir-là, à cause du métro parisien (HUM), j’ai plutôt passé un bon moment en sa compagnie.
Plus qu’un spectacle d’humour, c’est presque une petite pièce de théâtre d’Astrid Plus nous propose : elle incarne une quarantenaire célibataire, qui rêve de rencontrer l’homme de sa vie et de construire une famille. C’est sans compter sur le regard des autres, les préjugés, les aléas du boulot…
Gonzesse ! est un spectacle simple, qui ne chamboule pas le quotidien mais qui apporte une touche de bonne humeur et de fraîcheur. Même si elle est encore parfois un peu fragile sur scène, Astrid Plus s’en sort plutôt bien et parvient à sortir de belles tirades. Une découverte agréable.
Super Mado, à l’Alhambra
Vous connaissez sans doute Noëlle Perna pour son personnage Mado la Niçoise. C’est bien son nouveau spectacle que je suis allée voir fin février. Il s’agissait avant tout d’une surprise pour les beaux-parents venus nous aider dans le futur appart’.
Un samedi soir, nous avons donc couru à l’Alhambra entre deux coups de peinture, pour découvrir la fameuse humoriste niçoise.
Même si je ne suis pas une grande amatrice de ses sketches, j’avoue que j’ai aimé ce personnage un peu naïf, un peu clownesque, qui a pour talent le bavardage incessant. C’est une femme de cœur, qui dégoise à tort et à travers, qui a un avis et des conseils sur tout et n’importe quoi. Je n’ai pas ri aux éclats mais j’ai souri et j’ai passé une bonne soirée. C’est le principal, non ?
Mathieu Madénian, au Grand Point Virgule
Une collègue m’a invitée au spectacle de Mathieu Madénian l’autre soir, et c’est avec plaisir que je l’ai accompagnée.
Madénian propose un spectacle à l’américaine : du stand-up pur jus, qui lui donne l’occasion de s’en prendre à tout et tout le monde. En interaction constante avec le public, l’humoriste revient sur son parcours (radio, télé) en envoyant des piques aux gens qu’il a croisés, en critiquant l’actualité, en réagissant aux comportements du public… C’est un véritable spectacle vivant : on sent Madénian très présent, très sincère aussi. Il nous parle comme il parlerait à ses amis, à ses ennemis. Il cherche un peu la bagarre mais nous touche lorsqu’il revient sur les attentats de Charlie Hebdo, journal pour lequel il travaillait et travaille encore.
Les blague et répliques assassines fusent tout le long du spectacle : on ne reprend sa respiration qu’à la fin, un peu étourdis par le dynamisme et la langue fourchue de l’artiste. C’était une belle soirée, à voir ! Par contre, le Grand Point Virgule est un lieu vraiment horrible pour les spectateurs… tout petit, serré, avec des bancs très étroits où on ne peut loger qu’une seule demi-fesse… Et une chaleur à crever ! Mathieu, il faut changer de salle.
Partie en Grèce, au Palais de la Culture de Puteaux
J’avais hâte de découvrir Partie en Grèce de Willy Russell, le monologue d’une mère de famille interprétée par la talentueuse Valérie Mairesse.
Et bien sûr, c’était un spectacle formidable qui m’a mis les larmes aux yeux ! Un monologue, donc, d’une femme cinquantenaire, femme au foyer au service de son bonhomme, qui dédie sa vie à la tenue de sa maison. La voilà qui parle à son mur au papier peint des années 80, dans sa petite cuisine aménagée. Elle n’a pas la langue dans sa poche mais ne prend pourtant pas sa vie en main. Jusqu’au jour où une amie lui offre un billet pour partir en Grèce 15 jours. Un déclic, qui va changer sa vie et celle de sa famille, pour laquelle elle est devenue transparente.
C’était un si beau texte ! Magnifiquement interprété par Valérie Mairesse, au capital sympathie maximal. Je n’ai pourtant pas la même vie mais j’avais aussi envie de partir en Grèce avec elle, en laissant tout en plan derrière moi.
Un portrait de femme exemplaire, qui mérite d’être entendu !
Cinéma
Deux films seulement en février, mais quatre en mars !
J’ai d’abord découvert Demain, de Cyril Dion et Mélanie Laurent. MAGNIFIQUE ! Je vais m’acheter le DVD dès sa sortie. C’est un film à voir et à avoir, qui redonne l’espoir et le sourire. Si comme moi vous êtes touchés par les problématiques liés à l’environnement et à l’avenir de notre planète, vous allez adorer ce bijou de cinéma. Si vous ne vous sentez pas concernés et que tout cela vous passe au dessus, cela changera avec ce film. Demain propose autre chose que la fin du monde et donne des clefs concrètes pour avancer et améliorer nos vies et notre environnement. En abordant des gens passionnés et passionnants, en démontrant que tout est possible, en pointant du doigt les réussites et non les échecs. Un coup de cœur ciné magistral !
J’ai ensuite vu le fameux Danish Girl, de Tom Hooper, qui a fait parler de lui sur la toile en février. Bilan des courses : j’ai vraiment beaucoup aimé cette histoire adaptée d’un roman, lui-même adapté d’une histoire vraie. Celle de l’artiste danoise Lili Elbe, première personne à avoir vécu une opération de changement de sexe dans les années 1930 au Danemark. Le film a fait polémique parce que Lili Elbe est interprétée par un acteur (le génial Eddie Redmayne) alors que c’est une femme transgenre (et non un homme « déguisé » en femme, en gros). Je comprends tout à fait que cela pose problème, mais au-delà de ça, j’ai aimé l’interprétation de Redmayne et le regard de Hooper, qui ne se moquent jamais ou ne considèrent pas Lili Elbe comme un animal de foire ou une étrangeté de la nature. La lumière est magnifique et l’évolution du personnage principal progressive. Très beau film !
J’ai commencé le mois de mars avec The Revenant, de Alejandro G. Iñárritu, avec le beau Leonardo Dicaprio. Je n’avais pas très envie de le voir, après avoir visionné la bande-annonce, qui me paraissait violente et sans fil rouge. Pourtant, incitée par mon copain, j’ai quand même fait le déplacement au cinéma pour ce film. Et WHOUAOU ! Je ne le regrette pas. Encore une fois adapté d’un roman lui-même tiré d’une histoire vraie, le film se passe dans l’Amérique du 19e siècle. Le trappeur Hugh Glass, gravement blessé par un grizzly, est laissé pour mort par ses compagnons d’armes. Il survit pourtant et va tenter de regagner le Fort Kiowa, à 300 kilomètres de là, seul dans la nature sauvage et glaciale. Une histoire de survie vraiment fascinante, portée par un Dicaprio magistral ! Un film à voir, tout simplement, et qui mérite ses 3 Oscars 2016.
A sa sortie, j’ai découvert Médecin de campagne, réalisé par Thomas Lilti, avec François Cluzet. C’est un film français qui raconte le quotidien d’un médecin de campagne obligé de s’arrêter de travailler pour le traitement d’une tumeur cérébrale. Il va devoir apprendre à faire confiance à sa remplaçante, novice en médecine rurale… C’était un film très touchant, qui m’a semblé sincère et vrai. Les deux médecins forment un duo très humain, à l’écoute des patients, dévoués et aimants. On rêve tous d’avoir un médecin comme ça ! Cluzet, bourru et distant, se laisse doucement apprivoiser par Marianne Denicourt, compréhensive et professionnelle. C’est touchant, drôle aussi. Un film qui fait du bien !
Le week-end de Pâques fut riche en sorties ciné : je suis allée voir Midnight Special, de Jeff Nichols. Autant j’avais adoré son Take Shelter en 2011, autant là, j’ai été déboussolée par ce film de science-fiction à part. Entre road-trip et SF, cette histoire d’enfant aux pouvoirs surnaturels qui s’en va rejoindre un monde parallèle m’a plus apporté de questions que de réponses…
Le mois de mars s’est terminé avec 10 Cloverfield Lane, de Dan Trachtenberg. Un thriller que j’ai préféré au précédent film, qui a eu l’avantage de me filer des frissons, de rendre la séance haletante et de me surprendre. L’histoire d’une jeune femme victime d’un accident de voiture, qui se réveille cloîtrée dans un bunker tenu par un John Goodman énigmatique. Enlèvement et séquestration ou sauvetage chanceux sous une terre détruite par une attaque chimique, comme le prétend le « ravisseur » ? Qui dit vrai ? Toutefois la fin m’a déçue… Un show à l’américaine qui n’était pas nécessaire selon moi.
FIOU ! Sacrés mois de février et mars, n’est-ce pas ! Avril sera sans doute plus « light », je n’ai pas autant de sorties prévues. Mais qui sait !?